Bob Denard, le mercenaire des Comores

À travers des témoignages inédits, un documentaire diffusé sur France Ô, le 9 juin à 20h35, revient sur le destin tourmenté de Bob Denard.

Bob Denard contrôlait l’armée mais aussi l’économie de l’archipel. © DR

Bob Denard contrôlait l’armée mais aussi l’économie de l’archipel. © DR

Publié le 4 juin 2012 Lecture : 1 minute.

Dix-sept ans après son départ, il ne reste pas grand-chose de Bob Denard aux Comores. Pourtant, le documentaire montre combien le nom de ce mercenaire français, mort en 2007, est intimement lié à l’histoire contemporaine de l’archipel. Surnommé « le sultan blanc des Comores », Denard fut un homme controversé, tantôt providentiel, tantôt haï. Il mène trois coups d’État. La première fois, en 1975, il remplace le président Ahmed Abdallah par Ali Soilihi, alors que la République fédérale islamique des Comores vient de proclamer son indépendance de façon unilatérale. La deuxième, il ramène Ahmed Abdallah à la tête de l’État comorien, renversant le régime révolutionnaire de son successeur. Le militaire est alors accueilli en héros et met en place une garde présidentielle, composée de 500 hommes et encadrée par une quarantaine d’officiers européens. Très vite, il devient le garant de la stabilité du pays et de la sécurité du président.

Souvent, Bob Denard troque son uniforme militaire contre le costume d’homme d’affaires. Le complexe d’hôtels de luxe de Galawa et la ferme-pilote de Sanghali, c’est lui. Il a mainmise sur l’économie, la politique, l’armée. Mais sa réussite exaspère. On réclame son départ. Après l’assassinat d’Ahmed Abdallah en présence de Denard, le 26 novembre 1989, le héros déchu est extradé en Afrique du Sud et ne remettra les pieds sur l’archipel qu’en 1995 pour un troisième coup d’État qui se soldera par son retour définitif en France et des poursuites judiciaires. « Les autorités françaises ont manqué d’élégance pour un homme qui les avait tant servies », estime François-Xavier Sidos, proche et ancien mercenaire de Denard. Son témoignage inédit ainsi que celui de Michel Rocard, ancien Premier ministre, ou de Salim Abdallah, fils du président assassiné, éclairent ces années controversées.

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