Afrique du Sud : les chefs traditionnels vivent… aux frais de la princesse

Salaires, maisons, voitures… Les chefs traditionnels coûtent très cher à l’Afrique du Sud. Des traitements « royaux » qui passent mal en temps de crise.

Le roi zoulou Goodwill Zwelithini (g) coûte 5 millions d’euros à ses contribuables. © AFP

Le roi zoulou Goodwill Zwelithini (g) coûte 5 millions d’euros à ses contribuables. © AFP

Publié le 11 février 2013 Lecture : 1 minute.

Voici des chiffres que les contribuables sud-africains vont avoir du mal à avaler. L’année dernière, les 10 rois, 829 chefs traditionnels et 5 311 petits chefs que compte le pays leur ont coûté plus de 650 millions de rands (53,1 millions d’euros) ! C’est le quotidien Beeld, basé à Johannesburg, qui a publié un rapport sur leurs salaires. Il explique que chaque souverain perçoit 927 000 rands par an, et que les provinces peuvent y ajouter des suppléments : prise en charge d’une couverture maladie, de femmes de ménage ou d’une voiture. Ainsi, quatre rois du Cap-Oriental et deux de la province de Mpumalanga ont chacun reçu une Mercedes ML 320CDI, estimée à 703 000 rands – et les frais d’essence sont bien sûr remboursés.

Six femmes

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Goodwill Zwelithini a fait encore mieux. Le roi des Zoulous perçoit 3,6 millions de rands par an pour l’entretien de son domaine agricole. En 2011, la province du KwaZulu-Natal (Est) leur a versé, à lui et à sa famille, 59 millions de rands, sachant qu’il a 27 enfants… Il a également demandé une rallonge de 18 millions de rands afin de construire un palais pour la plus jeune de ses six femmes.

Les salaires des rois sud-africains sont fixés chaque année par une commission indépendante. « La Constitution ne dit rien sur ces rémunérations », explique à Beeld Pierre de Vos, constitutionnaliste basé au Cap. Celles-ci sont en effet un héritage du régime de l’apartheid qui « achetait » les souverains locaux afin de limiter leurs pouvoirs. Si certains les remettent en cause et affirment qu’ils vivent « aux crochets de l’État », Patekile Holomisa, président du Contralesa, un organisme qui regroupe les chefs traditionnels, estime qu’« ils jouent un rôle important à l’échelle locale ».

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