Double arc-en-ciel : l’homosexualité dans l’art sud-africain

À l’occasion de la saison de l’Afrique du Sud en France, et alors que l’homosexualité est encore largement taboue sur le continent, coup de projecteur sur des artistes sud-africains qui abordent cette question dans leur oeuvre.

Courtesy of the whatiftheworld gallery. © DR

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ProfilAuteur_SeverineKodjo

Publié le 18 juin 2013 Lecture : 1 minute.

Une histoire d’amour comme tant d’autres : ils sont jeunes, ils s’aiment et ils se sont dit « oui » dans la plus pure tradition zouloue. Pourtant, leur idylle n’est pas passée inaperçue. Fin avril, Tshepo Modisane et Thoba Sithole, deux jeunes hommes de 27 ans, ont convolé en justes noces. dans un petit village du KwaZulu-Natal. « Le premier mariage gay zoulou », titre un site d’information français, alors qu’au même moment déferle sur l’Hexagone une vague conservatrice et homophobe à l’occasion des débats parlementaires sur le mariage pour tous.

Promulguée le 8 mai 1996, la Constitution postapartheid est l’une des plus progressistes au monde, inscrivant au coeur de la nation sud-africaine la lutte contre toutes les discriminations et établissant l’égalité des citoyens, quels que soient notamment leur origine raciale, leur sexe ou leur orientation sexuelle. Dix ans plus tard, en 2006, la nation Arc-en-Ciel tant voulue par Nelson Mandela autorise le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe. Une révolution sur un continent où une majorité de pays prohibe encore l’homosexualité, passible de la peine de mort en Mauritanie, au Nigeria, en Somalie, et dans les deux Soudans. Et où il est fréquemment avancé, même au plus haut sommet de l’État, que l’homosexualité ne ferait pas partie de la culture africaine.

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Liberté

Pour autant, tout n’est pas rose en Afrique du Sud. Les agressions d’homosexuels, les « viols correctifs » de lesbiennes, les meurtres de personnes non hétérosexuelles sont fréquents. Une situation extrêmement préoccupante que révèlent les oeuvres des artistes, écrivains, plasticiens, photographes, chorégraphes, danseurs… sud-africains gays. Et qu’il convient de dénoncer avec eux en réaffirmant le droit pour tout adulte de disposer librement de son corps. Tout comme le sexisme et les violences faites aux femmes, l’homophobie est une forme de racisme qui assombrit le ciel de la démocratie.

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