Saïd Bouteflika, la presse et les scandales

Saïd Bouteflika a été accusé par un quotidien algérien d’être impliqué dans une affaire de corruption en lien avec Sonatrach et Sonelgaz. Pas de preuve fondée mais de quoi inquiéter son grand frère, le chef de l’Etat.

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Publié le 5 août 2013 Lecture : 1 minute.

La charge, d´une violence rare, serait dit-on à l´origine de l´accident vasculaire cérébral (AVC) d´Abdelaziz Bouteflika le 27 avril. Trois jours plus tôt, le 24, le quotidien algérien El Watan publiait à sa une un brûlot intitulé : « Affaires de corruption : Saïd Bouteflika est-il impliqué ? » Sans avancer le moindre début de preuve pour appuyer ses allégations, le journal francophone laissait entendre que le frère et conseiller du président aurait trempé dans des affaires de corruption liées à des contrats de plusieurs milliards de dollars, accordés notamment par Sonatrach et Sonelgaz. « En réalité, est-il écrit, Chakib Khelil [ex-ministre de l´Énergie et des Mines] n’´est que l´arbre qu´il faudra protéger pour qu´il puisse continuer à cacher la forêt, ou plutôt le clan présidentiel. » Décodage : Saïd Bouteflika soutient Chakib Khelil, également cité dans ces scandales, pour mieux se préserver lui-même ainsi que son entourage.

Corrompu et protecteur, Saïd ? Certes, le sérail bruit de rumeurs concernant les affaires, la fortune ou les biens supposés du conseiller spécial… Et sa proximité avec certains hommes d´affaires (Ali Haddad et les frères Kouninef, entre autres) qui ont obtenu de nombreux marchés publics est bien connue. Mais jusque-là, aucun média n´avait osé attaquer de front le frère du chef de l´État. Le fait que cette charge survienne dans un contexte particulier – la guerre pour la succession de Bouteflika – n´est sans doute pas anodin. Si l´objectif était de fragiliser le clan présidentiel, il est peut-être atteint. En prenant connaissance de l´article d´El Watan, Bouteflika est entré dans une colère noire, et les murs de sa résidence ont résonné de ses échanges houleux avec son frère.

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>> Lire aussi : Affaire Sonatrach : des magistrats peu coopératifs

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