Au Mali, une Minusma sans Africains ?

L’affectation d’Occidentaux aux postes clés de la Minusma fait grincer des dents au sein de l’UA, dont certains membres sont même revenus sur leur intention d’envoyer des soldats au Mali.

Le Rwandais Jean-Bosco Kazura aura désormais un rôle de représentation. © AFP

Le Rwandais Jean-Bosco Kazura aura désormais un rôle de représentation. © AFP

Publié le 13 août 2013 Lecture : 1 minute.

Les Africains n’ont-ils qu’un rôle de figurants au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ? Nommé numéro deux de la Minusma en juillet, le Sénégalais Abdoulaye Bathily ne s’est vu confier que les affaires politiques. En revanche, l’activisme de l’Américain David Gressly, appuyé par la Maison Blanche, a fini par payer. Comme Bathily, il a le titre de représentant spécial adjoint et hérite de multiples fonctions, financements à la clé : affaires humanitaires, droits de l’homme, coordonnateur de l’ONU à Bamako, coordonnateur du Pnud.

"Nous sommes les dindons de la farce onusienne"

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Autre déconvenue : nommé commandant en chef des forces de la Minusma, le Rwandais Jean-Bosco Kazura aura essentiellement un rôle de représentation, puisque le chef d’état-major de la mission, le général français Vianney Pillet, est le véritable patron des opérations militaires, en concertation avec les responsables de Serval. Le Néerlandais Bert Koenders, patron de la Minusma, que Paris a su imposer à l’ONU, dirige tout ce dispositif. "Nous sommes les dindons de la farce onusienne", se désole un responsable de l’UA en soulignant le peu d’entrain des dirigeants africains à envoyer des renforts militaires. Le Nigeria, qui compte 1 200 hommes au Mali, a annoncé un retrait partiel de ses troupes, et la Mauritanie, qui devait envoyer des soldats, a changé d’avis. L’objectif d’avoir 12 600 hommes a été revu à la baisse. Le chiffre de 9 000 hommes est désormais avancé (l’ONU négocie l’envoi de troupes avec l’Inde, le Pakistan et la Chine), dont 6 000 sont déjà sur le terrain. "Le Mali n’est plus à la mode", convient un haut fonctionnaire international.

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