Maroc : posez les valises !
Fini les affres de la clandestinité ? Entre 25 000 et 40 000 sans-papiers entrevoient une lueur d’espoir : le gouvernement annonce pour 2014 une campagne de régularisation.
![Manifestation en faveur des droits des migrants, à Rabat, fin 2012. © Fadel Senna/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/11/23/018112013161137000000000_Nic6166971.jpg)
Manifestation en faveur des droits des migrants, à Rabat, fin 2012. © Fadel Senna/AFP
Pour les autorités marocaines, il s’agit d’une opération "exceptionnelle". Le 11 novembre, lors d’une conférence de presse à Salé, Mohamed Hassad, le ministre de l’Intérieur, et Anis Birou, le ministre des Affaires de la migration, ont présenté les grandes lignes d’une importante campagne de régularisation de sans-papiers, qui se déroulera tout au long de 2014.
Entre 25 000 et 40 000 clandestins – pour la plupart originaires d’Afrique subsaharienne – seraient aujourd’hui présents dans le royaume. Sans préciser combien de personnes seraient concernées par cette vague de régularisations, les deux ministres ont détaillé les différentes mesures qui seront mises en oeuvre dans le cadre de cette nouvelle politique migratoire.
>> Lire aussi : Témoignage : Moi, Oumar, migrant guinéen bloqué dans le nord du Maroc
De nombreux critères auxquels il faut répondre
Des "bureaux des étrangers" devraient être créés dans chaque préfecture pour traiter les demandes, et une "commission nationale de recours" sera instaurée. Quant aux quelque 850 migrants reconnus comme demandeurs d’asile par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), ils seront automatiquement régularisés. Les autres devront répondre à plusieurs critères : nombre d’années de résidence, situation légale de leur conjoint ou de leurs parents, existence d’un travail rémunéré depuis au moins deux ans… "C’est une mesure positive mais insuffisante, réagit Khadija Ainani, de l’Association marocaine des droits humains. La majorité des migrants n’ont aucun papier, travaillent dans le secteur informel et ne pourront donc rien prouver."
Ancienne zone de transit devenue terre d’accueil, le Maroc a été récemment critiqué par les ONG internationales de défense des droits de l’homme pour la manière dont il traite les clandestins. Après la remise d’un rapport alarmant du Conseil national des droits de l’homme, le roi Mohammed VI avait admis, en septembre, l’existence de "préoccupations légitimes" et appelé à gérer les questions migratoires de manière plus humaine. Dès le lendemain, le gouvernement Benkirane annonçait qu’une nouvelle politique verrait le jour. C’est aujourd’hui chose faite.
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