Génocide au Rwanda : avant et après le procès de Pascal Simbikangwa
La justice française a condamné à vingt-cinq ans de prison Pascal Simbikangwa pour génocide. Même si l’intéressé a fait appel, ce verdict en appelle d’autres.
![Portrait de Simbikangwa réalisé lors du premier jour de son procès. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/03/24/021032014152326000000012032014143647000000rwanda.jpg)
Portrait de Simbikangwa réalisé lors du premier jour de son procès. © AFP
"Historique." Le mot revenait en boucle au lendemain de la condamnation, le 14 mars, par la cour d’assises de Paris, de l’ex-officier rwandais Pascal Simbikangwa à vingt-cinq ans de réclusion pour génocide et complicité de crimes contre l’humanité. Même si quatre jours plus tard ses avocats annonçaient avoir interjeté appel.
À quelques semaines de la vingtième commémoration du génocide des Tutsis du Rwanda, c’est la première fois qu’un génocidaire rwandais était jugé en France. Les parties civiles, notamment l’association Survie et le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), ont salué un procès "organisé dans de bonnes conditions, après une instruction sérieuse", tout en déplorant "la répétition par l’accusé et ses défenseurs de discours visant à atténuer la réalité et l’ampleur du génocide des Tutsis".
Alain et Dafroza Gauthier, du CPCR, attendent désormais les prochaines échéances : l’appel du procès Simbikangwa, mais surtout les vingt-sept autres dossiers rwandais actuellement instruits par le "pôle génocide" du tribunal de grande instance de Paris.
Reconnaissance du caractère planifié du génocide
Au-delà de la responsabilité pénale de Pascal Simbikangwa, le verdict de la cour d’assises marque un tournant dans la reconnaissance, par une instance judiciaire française, du caractère planifié du génocide perpétré en 1994 contre les Tutsis. Selon la cour, les différents éléments de preuve et témoignages présentés à l’audience "révèlent l’efficacité d’une organisation collective reposant nécessairement sur un plan concerté". Une grille de lecture aux antipodes de la version proposée fin 2006 par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, chargé d’instruire l’attentat du 6 avril 1994 contre l’ancien président rwandais Habyarimana, qui servit de prétexte au génocide.
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