Ces livres que vous lirez à la rentrée
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Alain Mabanckou
Alain Mabanckou est écrivain et professeur de littérature francophone à UCLA (États-Unis). Depuis 2016, il occupe la chaire de création artistique au Collège de France.
Publié le 4 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.
Cela peut paraître étrange de lire dès le mois de juin des ouvrages qui paraîtront à la rentrée littéraire, à partir de la deuxième quinzaine d’août. Ayant reçu plusieurs de ces romans, je pressens que la bataille pour les prix s’annoncera très serrée.
On parlera beaucoup d’Amélie Nothomb, qui n’a jamais raté une seule rentrée littéraire depuis presque vingt ans et qui revient avec Pétronille, chez Albin Michel.
Gallimard met en ordre de bataille l’un de ses auteurs adulés par le public, David Foenkinos, qui publie Charlotte, ou la vie de la peintre Charlotte Salomon, morte à la fleur de l’âge et dont la brève existence se résumait dans son art. Gallimard mise aussi sur des noms connus comme Catherine Cusset (Une éducation catholique) ou encore Éric Reinhardt (L’Amour et les Forêts), dont on se souvient du génial Cendrillon, roman qui fit grand bruit en 2007. On entendra certainement beaucoup parler de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, qui sort La Ligne bleue et qui se fit remarquer par son livre Même le silence a une fin racontant sa captivité dans la jungle amazonienne pendant plus de six ans.
Après son prix Femina, Patrick Deville revient avec Viva (Seuil) un regard sur le Mexique à la fois historique et contemporain. Chez le même éditeur, il faudra aussi compter sur Lydie Salvayre et son Pas pleurer, avec en toile de fond la guerre civile espagnole.
Flammarion présente un écrivain que j’apprécie, Serge Joncour, dont le titre du roman est à lui seul tout un programme : L’Écrivain national. Chez le même éditeur, on lira avec bonheur Une vie à soi, de Laurence Tardieu.
Les éditions Métailié publient le premier roman du Congolais (RD Congo) Fiston Mwanza Mujila, Tram 83, une vraie découverte à ne pas rater et qui commence à l’instar d’un évangile : Au commencement était la pierre, et la pierre provoqua la possession et la possession la ruée…
Il faudra aussi regarder de très près La Malédiction du bandit moustachu, de la Roumaine Irina Teodorescu, qui sort chez Gaïa et qui nous gratifie d’une bonne dose de loufoquerie dans une rentrée littéraire où beaucoup se prendront trop au sérieux pour correspondre à l’écrivain « goncourable ».
J’ai été émerveillé par l’excellent roman de Jean-Luc Marty, La Mer à courir, chez Julliard, un auteur à l’écriture à la fois majestueuse et poétique. Enfin, comment résister devant mon complice et ami de toujours Dany Laferrière, qui publie chez Grasset L’Art presque perdu de ne rien faire. Notre nouvel académicien originaire d’Haïti mêle ici finesse, intelligence et un sens de l’observation inégalable.
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