Centrafrique : la Séléka au bord de l’implosion
Plusieurs généraux importants de la Séléka ont décidé le 25 octobre à Bambari de créer leur propre mouvement politico-militaire. Une autre assemblée générale, convoquée elle par le numéro deux de l’ex-rébellion, Noureddine Adam, doit débuter mardi.
Mis à jour le 28/10 à 16 heures 30
La Séléka tentait depuis plusieurs semaines de tenir une assemblée générale (AG). Problème : les divisions dans ses rangs sont telles que trois ou quatre réunions devaient avoir lieu ! Plusieurs fois reportée, la première a débuté mardi 28 octobre à Kaga Bandoro (Nord), où sont rassemblés près de huit cents hommes à l’appel de Noureddine Adam. Le numéro deux de l’ex-rébellion, qui, lors de sa dernière apparition publique, se trouvait à Ndélé, espérait ainsi reprendre le contrôle du mouvement, notamment de sa branche peule représentée par le général Ali Darassa.
> > Lire aussi: Centrafrique: à la Séléka, c’est chacun pour soi
Il semble cependant qu’il ait été pris de vitesse par ce dernier qui a organisé sa propre AG le 25 octobre à Bambari (Centre) où il règne en maître. Les travaux ont duré toute la journée dans une ambiance particulièrement tendue. Selon plusieurs sources sécuritaires, pour faciliter leur accès à cette assemblée générale, le gouvernement de transition a demandé aux forces internationales de sécuriser le transport des ex-Séléka peulhs. En réaction, plusieurs centaines de manifestants, dont une majorité d’anti-balaka, ont protesté à divers endroits, envahissant l’aéroport de la ville ou jetant des pierres sur une patrouille de Sangaris qui passait dans le village de Gepanda situé à l’ouest de Bambari.
"Chaos"
À l’issue de l’AG, les participants ont voté leur retrait de la plate-forme crée le 11 mai à N’délé et donné naissance à un nouveau mouvement politico-militaire, Unité pour la Centrafrique (UCP). Darassa en est le coordonnateur général, il a comme adjoint le général Mahamat Alkhatim. Petit, la barbe bien fournie, ce dernier était l’un de ces Tchadiens qui avaient aidé François Bozizé à prendre le pouvoir en 2003. Ses hommes sont décrits comme comme bien entraînés, bien équipés et opérant comme une véritable armée.
L’UPC s’est également doté d’une structure politique compsée d’une dizaine de personnalités et dont le coordonnateur général n’est autre que l’ancien porte-parole de la Séléka, Habilah Awal.
block;Communiqué final de l’Assemblée générale de BambariEnfin, le général Joseph Zoundeko, un Goula nommé en mai chef d’état-major de l’ancienne rébellion mais en actuellement en position de faiblesse, souhaiterait également organiser un rassemblement avant la fin du mois dans la ville minière de Bria.
Conclusion d’un membre de la Séléka : "Chez nous, c’est le chaos le plus total."
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Par Vincent DUHEM
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