Semaine du 8 au 13 mai 2005
Allemagne
Oui à la Constitution européenne
Sans surprise, le Bundestag (Chambre basse du Parlement allemand) a approuvé le 12 mai la Constitution européenne. Adopté par les députés à 569 voix sur 594, le traité sera définitivement ratifié le 27 mai après confirmation du Bundesrat (la Chambre haute). Des sondages d’opinion révèlent qu’une majorité de citoyens auraient voulu être préalablement consultés, mais la Constitution allemande ne permet pas d’organiser de référendum. À ce jour, 8 pays sur 25 ont ratifié le traité.
Gabon
Boom démographique
À sept mois du scrutin présidentiel, le dernier recensement de la population gabonaise fait débat. Selon le ministère du Plan, le Gabon comptait, au 31 décembre 2003, 1 520 911 habitants, contre 1 014 976 en 1993. Sa population aurait donc progressé de 5 % par an depuis dix ans. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle, établit à 2,6 % le taux de croissance annuel de la population et fixe à 1 306 000 le nombre de ses habitants. Cette augmentation de 247 953 habitants est due à la Cour constitutionnelle. Elle les a rajoutés, en raison de « nombreux manquements, insuffisances et autres lacunes ». L’opposition dénonce une manipulation destinée à gonfler les listes électorales.
Zimbabwe
Mercenaires en liberté
Les 62 mercenaires sud-africains emprisonnés au Zimbabwe ont retrouvé la liberté le 13 mai et vont être rapatriés. Interpellés le 7 mars 2004 à Harare, ils sont restés douze mois derrière les barreaux, officiellement pour violation des lois zimbabwéennes sur la sécurité, les armes et l’immigration. La Guinée équatoriale les soupçonne d’avoir tenté de renverser le président Teodoro Obiang Nguema, en passant par la capitale zimbabwéenne pour s’approvisionner en armes. Leur chef présumé, le Britannique Simon Man, condamné à quatre ans de prison, reste écroué au Zimbabwe.
Club de Paris
Double annulation
Le Club de Paris a annulé, le 10 mai, 100 % de la dette du Rwanda à son égard, soit 100,4 millions de dollars. Son endettement total est estimé à 1,5 milliard de dollars. Les représentants des pays créanciers ont noté avec satisfaction que Kigali avait franchi le point d’achèvement de l’initiative renforcée sur la dette des pays pauvres très endettés (IPPTE). Le Club de Paris a par ailleurs réduit la dette de la Zambie, pour un montant de 1,4 milliard de dollars, et salué le « programme économique ambitieux » mené par Lusaka.
Afrique du Sud
« Barclays is back »
Barclays, la troisième banque britannique, a annoncé l’acquisition d’Absa, la troisième banque sud-africaine et le numéro un de la banque de détail. Barclays a lancé le 9 mai une offre de rachat de 5,4 milliards de dollars pour 60 % du capital d’Absa, l’investissement étranger le plus important en Afrique du Sud depuis la fin de l’apartheid. De fait, Barclays, en fusionnant les dix filiales de son réseau africain avec celui d’Absa, devient la plus grande banque d’Afrique.
Maroc
Chômage en (timide) baisse
Le Haut-Commissariat au Plan a indiqué, le 11 mai, que le taux de chômage est passé de 12 % au premier trimestre 2004 à 11,3 % au début 2005. Malgré cette baisse, les jeunes chômeurs citadins ne voient guère leur situation s’améliorer, et les titulaires de diplômes d’études supérieures poursuivent depuis plusieurs mois des sit-in de protestation devant le Parlement à Rabat.
Télécoms
Un satellite pour l’Afrique
New Delhi a proposé le 11 mai aux responsables de l’Union africaine (UA) l’expertise indienne pour construire un satellite pour l’Afrique. Le coût du projet est estimé à 50 millions de dollars. Cet outil servirait aux communications intergouvernementales, aux opérations de télémédecine et aux actions d’éducation à distance. Les experts techniques de l’UA devraient se prononcer rapidement sur l’offre et faire des recommandations à l’intention des organes de décision de l’institution.
Egypte
Multipartisme balbutiant
Le Parlement égyptien a approuvé, le 10 mai, un amendement constitutionnel qui autorise la multiplicité des candidatures à l’élection présidentielle. Les candidats indépendants doivent réunir la caution d’au moins 250 élus nationaux et locaux. L’opposition a dénoncé ces restrictions, qu’elle juge « draconiennes et rédhibitoires ». Les assemblées nationales et locales, largement acquises au parti au pouvoir, le PND, soutiendront logiquement la candidature du président Hosni Moubarak pour un cinquième mandat.
Mali
Prison pour refus de vaccination
À Yorosso, au sud du Mali, onze hommes, présentés comme membres d’un groupe d’intégristes religieux musulmans, ont été condamnés le 10 mai à des peines allant de six mois à trois ans de prison ferme, pour avoir refusé de faire vacciner leurs enfants contre la poliomyélite. La maladie se propage actuellement en Afrique de l’Ouest, peut-être à cause des communautés musulmanes du nord du Nigeria, également opposées à la vaccination qu’elles accusent d’être un « facteur stérilisant » pour les femmes.
France
Papiers, SVP !
Dominique de Villepin veut faire de la lutte contre l’immigration clandestine son cheval de bataille en 2005. Le ministre de l’Intérieur a dévoilé le 11 mai son « plan d’action ». Principales mesures : création d’un service central de l’immigration, d’une police de l’immigration, contrôle des mariages et augmentation des reconduites aux frontières. Une régularisation massive « à l’espagnole » est donc « hors de question ».
OMC
Victoire de Lamy
Le Français Pascal Lamy, 58 ans, a remporté le 13 mai la course à la direction générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Au terme du troisième tour de consultation des 148 pays membres de l’institution, il est arrivé devant l’Uruguayen Perez del Castillo, qui a alors, selon l’usage de l’institution, annoncé le retrait de sa candidature. Les États approuveront formellement la nomination de Pascal Lamy le 26 mai, lors d’une réunion de l’OMC. L’ex-commissaire européen au Commerce succédera le 1er septembre au Thaïlandais Supachai Panitchpakdi pour un mandat de quatre ans. Sa première mission : conclure le cycle de Doha sur le commerce et le développement avant la fin de 2006.
Algérie
Sétif et la mémoire
Les commémorations du 60e anniversaire des massacres de Sétif en mai 1945 se sont achevées par une polémique entre Algériens et Français. Le président Abdelaziz Bouteflika a comparé le comportement de la France à celui de l’Allemagne en affirmant que les fours qui ont servi à brûler les victimes algériennes « étaient identiques aux fours crématoires des nazis ». Recours-France, une association de rapatriés, a qualifié ces propos « d’insultants ». En voyage à Alger, le secrétaire d’État français aux Affaires étrangères, Renaud Muselier, a tenté de calmer les esprits : « Pour les Algériens, c’était une guerre de colonisation, et, pour les Français, il s’agit d’une guerre. Il faut laisser les historiens travailler pour l’émergence de la vérité », a-t-il expliqué.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga limogé après ses propos critiques contr...
- CAF : entre Patrice Motsepe et New World TV, un bras de fer à plusieurs millions d...
- Lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire : avec qui Alassane Ouattara a-t-il passé de...
- Au Nigeria, la famille du tycoon Mohammed Indimi se déchire pour quelques centaine...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?