Raouf Najar

Nouvel ambassadeur de Tunisie en France

Publié le 23 mai 2005 Lecture : 2 minutes.

Tout le monde le croyait sfaxien, il est de Gabès… Tous le prenaient pour un footballeur, il s’est révélé avocat. Mohamed Raouf Najar, le nouvel ambassadeur que la Tunisie devrait prochainement dépêcher à Paris, 58 ans, a passé ses cinq premières années à Gabès, dans le Sud tunisien. Puis, un beau jour de 1952, son père a décidé d’embarquer femme et enfants pour s’installer dans la ville industrielle de Sfax, à quelque 130 km au nord. C’est là que Raouf commence à taper dans un ballon. Footballeur, le père du jeune Raouf le lance dans le bain du… handball. Jusqu’en 1962, où son penchant pour le « sport roi » a prévalu. Le Club tunisien (actuellement Club sportif sfaxien) est alors dirigé de main de maître par l’entraîneur yougoslave Kristic, qui va inculquer à Raouf le goût de la rigueur. Longiligne (1,89 mètre), il se dresse comme une tour de contrôle devant les buts du gardien Grich. C’est lui, après Mghirbi et avant Ben Yahia, qui donnera au poste de libéro ce charme particulier emprunté à Franz Beckenbauer.

Titulaire incontesté au sein de son club, il accède à l’équipe nationale Espoirs et achève cette belle carrière par la finale mémorable de la Coupe de Tunisie 1971 face à l’Espérance sportive de Tunis. À l’issue de ce match (1-0 pour le Club sportif sfaxien), Raouf Najar sort blessé avec un fameux bandeau blanc sur la tête et l’Espérance dissoute par le président Bourguiba pour jet de pierres sur la tribune du Premier ministre Hédi Nouira. Rencontre historique, s’il en est… Le jeune libéro est dégoûté du football. Il se tourne alors vers ses études de droit et son emploi à la Banque centrale de Tunisie. Commence alors une carrière d’avocat à travers laquelle il n’hésitera pas, sous le règne de Bourguiba, à plaider dans des procès politiques. Ami des artistes, des avocats et des footballeurs, il est apprécié de tous pour son objectivité, ce qui le conduira plus tard à présider la Fédération tunisienne de football. Il s’en sort avec mention bien. En effet, l’équipe de Tunisie se hisse en finale de la Coupe d’Afrique 1996 face à l’Afrique du Sud, en présence de Pelé et de Nelson Mandela.

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De retour à Tunis, l’entraîneur et Raouf Najar sont reçus à l’aéroport par le président Ben Ali, qui décidera plus tard de le nommer ministre de la Jeunesse et des Sports. Il transitera par la Cour des comptes, comme premier président, avant de prendre en main le ministère de l’Éducation nationale.
Les crampons, la plume, la robe et les maroquins : telle est la carrière de Raouf Najar, qui atterrira bientôt rue Barbet-de-Jouy, à Paris, comme ambassadeur de son pays en France.
Le foot mène à tout, à condition de savoir en sortir…

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