Habib Ammar

Ancien ministre tunisien

Publié le 20 novembre 2003 Lecture : 3 minutes.

Vieux compagnon de route du président Zine el-Abidine Ben Ali, Habib Ammar a occupé plusieurs postes ministériels entre 1987 et 1997. S’il a quitté le gouvernement depuis près de six ans, il n’a pas abandonné pour autant la vie politique. Il sert son pays autrement. Après le succès des XIVe jeux Méditerranéens de Tunis (2-15 septembre 2001), dont il a chapeauté l’organisation, il s’est vu confier récemment la présidence du comité d’organisation de la seconde phase du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), qui se tiendra dans la capitale tunisienne du 16 au 18 novembre 2005. La première phase de cette rencontre se déroulera, quant à elle, à Genève, en Suisse, du 10 au 12 décembre prochain.
Habib Ammar est né le 25 mai 1936 à Sousse (littoral centre-est). Camarade de promotion de Ben Ali à l’école de Saint-Cyr-Coëtquidan, en France (1956), il a parachevé sa formation militaire aux États-Unis (1969-1970) et en Italie (1974-1977) avant de monter en grade et d’occuper plusieurs postes dans la hiérarchie militaire. Promu général, il a été successivement attaché militaire à l’ambassade de Tunisie à Rabat en 1983, puis commandant de la Garde nationale (gendarmerie) de janvier 1984 à novembre 1987.

Au lendemain de l’accession de son « ami de trente ans » à la magistrature suprême, le 7 novembre 1987, il est promu ministre de l’Intérieur, puis ministre d’État chargé de l’Intérieur, en juillet 1988. Onze mois plus tard, il quitte le gouvernement pour un poste d’ambassadeur à Vienne, en Autriche. Le 25 janvier 1995, il se voit confier le poste de ministre des Communications, qu’il garde jusqu’au 20 janvier 1997. En 1999, le président Ben Ali a fait appel à lui pour succéder au général Abdelhamid Escheikh, son autre « ami de trente ans » décédé des suites d’une longue maladie, à la tête du comité d’organisation des jeux Méditerranéens de Tunis 2001. Habib Ammar a mis beaucoup de coeur à l’ouvrage pour réussir son come-back. Ce qui, en plus de sa qualité d’ancien ministre des Communications, lui a valu d’être nommé à la tête de la commission nationale chargée de préparer la seconde phase du SMSI, en étroite coordination avec les représentants de la société civile et le secteur privé.
Plusieurs ONG ont critiqué le choix de la Tunisie, un pays qui, selon eux, ne respecte pas la liberté d’expression et pratique la censure de l’Internet, pour accueillir l’événement. Certaines d’entre elles ont même mené des actions de protestation visant à en faire annuler l’organisation à Tunis. Elles savent cependant que cette hypothèse est invraisemblable d’un point de vue diplomatique. D’abord, parce qu’une pareille décision doit être prise par tous les États membres à l’Assemblée générale de l’ONU, et ensuite parce que Tunis a le soutien de la majorité des pays africains et arabes et de nombreux pays en développement.
Habib Ammar, qui n’a jamais reculé devant l’adversité – il a été l’un des artisans de la lutte contre les mouvements islamistes dans son pays -, sait que l’organisation du SMSI constitue un défi important pour le gouvernement de son pays. En prenant part, du 15 au 26 septembre dernier, à Genève, à la troisième conférence préparatoire de ce sommet, aux côtés de quelque 1 900 délégués venus de 191 pays, il a pris la mesure de la tâche qui l’attend.

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En effet, dès la phase préparatoire de ce sommet destiné à réduire la fracture numérique entre le Nord et le Sud, de nombreuses divergences sont apparues entre les pays du Sud et ceux du Nord, notamment autour de la création d’un fonds de solidarité numérique, soutenu par les premiers, mais rejeté par les seconds, et la mise en place d’un organe intergouvernemental chargé de la gestion d’Internet, défendu par les seconds, mais refusé par les premiers, qui restent attachés à leur souveraineté dans ce domaine.
La bataille s’annonce donc des plus rude, et son issue incertaine…

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