Ramtane Lamamra

Ancien représentant de l’Algérie auprès de l’ONU, il succède à son compatriote Saïd Djinnit au poste de commissaire Paix et Sécurité de l’Union africaine.

Publié le 28 avril 2008 Lecture : 2 minutes.

Quand le sommet de l’Union africaine (UA) tenu à Addis-Abeba le 1er février 2008 l’a élu avec une confortable majorité des deux tiers, le nouveau commissaire Paix et Sécurité, l’Algérien Ramtane Lamamra, a eu le triomphe modeste. « Quatre facteurs expliquent cette performance : le prestige dont jouit mon pays dans les instances panafricaines, l’implication personnelle du président Abdelaziz Bouteflika dans la campagne qui a précédé le sommet, la qualité du travail de mon prédécesseur et compatriote, Saïd Djinnit, et, enfin, l’expérience acquise durant ma carrière en Afrique et ailleurs. »
Ramtane Lamamra, 56 ans, natif d’Amizour, dans la région de Bejaïa, pur produit de l’École nationale d’administration (ENA) d’Alger, ancien représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU (1993-1999) et ancien ambassadeur à Washington (1996-1999), est, selon le jargon diplomatique, un spécialiste du multilatéral. Auparavant, en 1992-1993, il a été gouverneur au Conseil de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), et a représenté l’Algérie auprès de l’Onudi. Il a entamé sa carrière d’ambassadeur en 1989, à Djibouti et en Éthiopie, où il était également accrédité auprès de l’OUA et de la Commission économique de l’ONU pour l’Afrique (CEA).

Son atout maître : la polyvalence. Il maîtrise de nombreux dossiers liés à ses nouvelles fonctions : désarmement, mercenaires, réforme de l’ONU, terrorisme, bonne gouvernance, nucléaire Autant de sujets qu’il a eu à prendre en charge dans le cadre de ses missions successives. Idem pour le règlement des conflits, qui est au cÂur de ses nouvelles charges. « La première fois que j’ai participé à une médiation, se souvient-il, c’était lors de la crise entre le Mali et le Burkina Faso, en 1985. Depuis, j’ai eu à participer au règlement d’autres conflits, notamment le différend entre la Libye et le Tchad et la question du Liberia, où j’ai été envoyé spécial de l’UA entre 2003 et 2007. » Ramtane Lamamra maîtrise un autre dossier sensible : le Sahara occidental. C’est d’ailleurs lui qui a dirigé la délégation algérienne invitée au titre d’observateur lors des trois premiers rounds de négociations entre le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario, à Manhasset, entre juin 2007 et janvier 2008.
Pour avoir longtemps sillonné le continent, Ramtane Lamamra dispose d’un carnet d’adresses fourni. Et, de l’aveu de ses anciens collaborateurs, a fait ses preuves en matière de travail en équipe. « Jean Ping, nouveau président de la Commission de l’UA, est un ami de vingt ans, se réjouit-il. Je l’ai connu à Vienne, quand il représentait son pays au sein de l’AIEA. » Une complicité qui ne sera pas de trop quand ils auront à se pencher, ensemble, sur les maux du continent.
Il y a près de deux décennies, en 1989, Ramtane Lamamra accueillait, à Addis-Abeba, où il était ambassadeur, un jeune diplomate algérien, Saïd Djinnit, fraîchement nommé directeur de cabinet de Salim Ahmed Salim, secrétaire général de l’OUA. Dix-neuf ans plus tard, le 28 avril 2008, Saïd Djinnit lui rendait la politesse en lui cédant le fauteuil qu’il occupait depuis 2003.

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