Leaders et décideurs
Ils affichent des parcours éclectiques, viennent d’horizons très différents… Ces hommes et ces femmes d’influence seront tous amenés à jouer un rôle de premier plan en 2009. Que ce soit pour leur pays ou, plus généralement, pour le continent. Ce sera notamment le cas de Jean Ping à la tête de l’Union africaine ou de Donald Kaberuka à la présidence de la BAD. Tous deux devront veiller à faire entendre la voix de l’Afrique dans les cénacles internationaux.
Les 100 personnalités qui feront l’Afrique en 2009
Abdesselam Aboudrar
Chargé de la lutte contre la corruption, 57 ans, Maroc
Il a installé début décembre les quarante membres de l’Instance centrale pour la prévention de la corruption (ICPC), que le roi Mohammed VI lui a confié le soin de diriger. Sa mission : éradiquer les mauvaises pratiques. Diplômé des Ponts et Chaussées de Paris en 1973, Aboudrar a un parcours atypique. Militant révolutionnaire, il a fait cinq ans de prison dans les années 1970, ce qui ne l’a pas empêché de compléter ensuite sa formation par des études économiques à Rabat et de travailler dans l’ingénierie et le conseil. Il entre en 1998 à la Caisse des dépôts et de gestion (CDG), avant d’en être nommé, quatre ans plus tard, secrétaire général puis directeur général adjoint en 2006. Aboudrar est également l’un des fondateurs de Transparency Maroc.
Madeleine Afité
Militante des droits de l’homme, 51 ans, Cameroun
Elle poursuit son combat pour l’amélioration du sort des détenus grâce à un réseau d’informateurs présents dans les prisons du Cameroun. Et, depuis un an, elle dénonce la violence des forces de l’ordre, qui, selon elle, ont tué plus de cent personnes lors des émeutes de février 2008. Pour résister aux pressions, Madeleine Afité s’appuie notamment sur l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat). À Douala, cette ancienne gestionnaire d’entreprise peut compter sur le soutien indéfectible du cardinal Christian Tumi. Est-elle proche de l’opposition ? « Moi, je ne fais de cadeaux à personne », réplique-t-elle.
Amadou Ali
Vice-Premier ministre, 65 ans, Cameroun
Son nom est étroitement associé à la très redoutée opération Épervier, qui a déjà entraîné l’emprisonnement d’une quinzaine d’anciens ministres et directeurs généraux pour détournement ou escroquerie. À la tête de la chancellerie depuis 2001, ce grand haoussa flegmatique et discret, qu’on dit pourtant affable en privé, siège au gouvernement sans discontinuer depuis 1985. Pilier à la loyauté éprouvée du régime de Paul Biya, il a souvent changé de poste. L’homme de Kolofata (Extrême Nord) est notamment resté de 1983 à 1996 aux commandes de la puissante gendarmerie camerounaise. Inspirant la crainte à ses collègues du gouvernement, qui lui reprochent d’enquêter sur leur patrimoine et qui guettent la moindre fuite émanant de son cabinet, cet administrateur civil (major de sa promotion à l’École nationale d’administration et de magistrature de Yaoundé) représente l’archétype du collaborateur qu’affectionne Paul Biya : peu mondain, secret et dévoué. Le « Grand Muet » parle peu et, fort curieusement, ne fait pas dans la langue de bois. Signe des temps, depuis qu’il est devenu la terreur des fonctionnaires indélicats, il a renforcé sa protection rapprochée.
Boureima Badini
Représentant spécial de Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire, 52 ans, Burkina
L’ex-ministre burkinabè de la Justice aura du pain sur la planche en 2009. Chargé de superviser le processus de réconciliation ivoirien issu des accords de Ouagadougou du 4 mars 2007 avec, en ligne de mire, la tenue de l’élection présidentielle, il devra continuer à mettre tout en œuvre pour maintenir le dialogue entre les protagonistes et les amener à organiser le scrutin dans les plus brefs délais. S’il y parvient, nul doute que le président du Faso saura se montrer reconnaissant envers ce magistrat natif de Ouahigouya, à la fibre humanitaire prononcée.
Mohamed el-Baradei
Président de l’AIEA, 66 ans, Égypte
A-t-il pris goût au pouvoir et à ses honneurs ? Ou pense-t-il que son maintien à la tête de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), à Vienne, est susceptible d’empêcher Américains, Israéliens et Iraniens de commettre l’irréparable ? Mohamed el-Baradei, qui dirige l’AIEA depuis 1997, veut rempiler pour un quatrième mandat de quatre ans. Le Prix Nobel de la paix 2005, partisan de la négociation pour amener Téhéran à renoncer définitivement à son programme nucléaire en échange de garanties de sécurité, pense qu’il a une belle carte à jouer avec Barack Obama à la Maison Blanche. Car, sans être une colombe, le « président élu » veut dialoguer avec les Iraniens. Reste à savoir si les mollahs saisiront la main tendue par la communauté internationale.
Abdoulaye Bio-Tchané
Président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), 56 ans, Bénin
Après six années passées à la direction Afrique du Fonds monétaire international (FMI), l’ancien ministre béninois de l’Économie a accédé à l’âge de 55 ans à la présidence de l’institution régionale, en janvier 2008. Il s’agit à présent de passer à la phase opérationnelle. En premier lieu, augmenter les engagements financiers de la BOAD, notamment dans le secteur énergétique, priorité absolue dans la sous-région si l’on en juge par la fréquence des coupures d’électricité.
Ali Bongo Ondimba
Ministre de la Défense, 49 ans, Gabon
Fils d’Omar Bongo Ondimba, il travaille à se construire une stature d’homme d’État. Vise-t-il la succession de son père à la tête du Gabon ? Il ne le dira jamais. Partisan de la politique du consensus, « Ali Ben » se veut le porte-drapeau de la jeune génération. Soupçonné de vouloir faire table rase du passé, il agace les grognards de la « vieille garde » du Parti démocratique gabonais (PDG). Ministre de la Défense et vice-président du PDG au sein duquel il anime le courant des Rénovateurs, il ne cesse de marteler que « l’heure est venue de jouer de la bonne musique, révolutionner les mentalités, changer de comportement, trouver des solutions innovantes à l’emploi des jeunes ». Ses discours de rupture ne passent pas toujours bien. Mais ce juriste passionné de musique et soupçonné de « jeunisme » parie sur l’avenir pour se faire un prénom. Pour ses détracteurs, seule l’armée, au commandement de laquelle il a placé ses hommes, pourrait garantir son accession au Palais du bord de mer.
Salim Cheikh
Président de 2M, 36 ans, Maroc
Alors que deux nouvelles chaînes de télévision privées doivent voir le jour en 2009, Salim Cheikh, le nouveau président de la chaîne publique 2M, a pour objectif de moderniser les programmes de « la deux » et d’augmenter les parts d’audience. Un défi qui ne devrait pas faire peur à celui qui, à 36 ans, a déjà été directeur général du service autonome de publicité, directeur marketing du groupe Bel (qui commercialise La vache qui rit) et qui a piloté le projet Marocmétrie.
Henri Dacoury-Tabley
Gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), 60 ans, Côte d’Ivoire
Il prépare une réforme de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) qui vise à séparer l’institution d’émission et l’administration de la zone monétaire. Entré en 1974 à la BCEAO, il y a fait l’essentiel de sa carrière : chef de section, directeur d’agence, responsable de service au siège de Dakar… Avant d’être nommé administrateur à la Banque africaine de développement (BAD) en 2001.
Charles Diby Koffi
Ministre de l’Économie et des Finances, 51 ans, Côte d’Ivoire
Avec un PIB en hausse de 2,9 % en 2008, la Côte d’Ivoire est en phase de relance. Mieux, Charles Diby Koffi se dit persuadé d’atteindre une croissance à deux chiffres à partir de 2010, grâce notamment à la réunification du pays et à la modernisation des filières agro-industrielles. Mais, entre-temps, il va falloir tenir les cordons de la bourse durant une année électorale à haut risque. De lui dépend en partie la sortie de crise en Côte d’Ivoire.
Delphine Djiraibe
Présidente du Comité de suivi de l’appel à la paix et à la réconciliation, 48 ans, Tchad
Cette avocate et inlassable militante des droits de l’homme a l’obstination de ceux qui prêchent dans le désert. En 2009, sera-t-elle entendue ? Quoi qu’il en soit, elle maintiendra le même cap et le même discours. « Depuis plus de quarante ans, le Tchad vit au rythme des prises de pouvoir par la force. Pour mettre un terme à cette instabilité chronique, il faut organiser un dialogue national associant la société civile et tous les acteurs de la crise. » Voix posée et visage serein, Delphine Djiraibe n’est pas près de baisser les bras.
Mathias Dzon
Ancien ministre des Finances, 60 ans, Congo
L’ancien ministre des Finances de Sassou a décidé de se présenter… contre Sassou. Directeur national de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) jusqu’au 31 décembre 2008, il a été investi candidat à la présidentielle de 2009 par l’Alliance pour la république et la démocratie (ARD), qui regroupe une vingtaine de partis et d’associations. Dzon a rejoint l’opposition en 2006.
Fouad Ali El Himma
Ancien ministre, 46 ans, Maroc
Tout au long de 2008, Fouad Ali El Himma (FAH) n’a cessé d’occuper la scène médiatique, suscitant interrogations et spéculations sur son destin politique. L’ancien ministre délégué à l’Intérieur et toujours « ami du roi », élu député, a formé sans mal le plus important groupe parlementaire et fondé le Parti Authenticité et Modernité (PAM), qui mobilise beaucoup de monde, mais qui n’est en fait qu’un rassemblement hétéroclite de formations préexistantes. Toute la question est de savoir quelle valeur ajoutée apporte FAH. De quelle force dispose-t-il vraiment pour supplanter les partis classiques et faire face, comme il y aspire, à la montée de l’islamisme ? Une première réponse a été fournie par les élections partielles de septembre.
Son mouvement n’est pas à son avantage puisque son porte-parole, Salah El Ouadie, a mordu la poussière. La véritable réponse quant à la représentativité du PAM et à ses capacités politiques autonomes sera connue aux élections locales de juin 2009, qui constituent l’épreuve de vérité pour tous les partis, anciens ou nouveaux.
Paul Kammogne Fokam
Banquier, 60 ans, Cameroun
Le président du groupe Afriland First Bank est un personnage atypique dans le milieu de la finance. En se lançant depuis 1991 dans la microfinance, il est devenu le "banquier humaniste" dont le réseau de coopératives d’épargnes et de crédit accorde des emprunts à des taux inférieurs à ceux pratiqués par les banques classiques. L’homme, qui aime à se présenter comme "chercheur en développement", a lancé en 2007, à Yaoundé, une université privée, le PKFokam Institute of Excellence, qui dispensera des formations exclusivement en anglais, sur les standards des universités américaines, pour "répondre aux besoins de l’Afrique en leaders capables de favoriser la création de richesses, de défendre la culture africaine et de promouvoir l’Afrique". L’homme est promoteur de la télévision – en ligne pour l’instant – Vox Africa, qui émet à partir de Londres depuis janvier 2008.
Gilbert Fossoun Houngbo
Premier ministre, 47 ans, Togo
Nommé le 7 septembre à la primature, il concentre plus de pouvoirs qu’aucun de ses prédécesseurs sous la présidence de Faure Gnassingbé. Face à des partenaires au développement qui renâclent à décaisser les fonds dont le pays a besoin pour relancer son économie, « Faure » a choisi de laisser les coudées franches à l’ancien directeur du bureau Afrique du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Tout passe désormais par la primature, confie l’un de ses collaborateurs. Plus question de navigation à vue. Chaque membre du gouvernement dispose désormais d’une sorte de feuille de route, avec obligation de résultats…
Donald Kaberuka
Président de la BAD, 57 ans, Rwanda
Architecte de la relance économique rwandaise (1997-2005), Donald Kaberuka est devenu le patron incontesté de la Banque africaine de développement (BAD). Du 1er septembre 2005 à ce jour, il a sillonné les cinq continents pour porter aussi haut que possible la « voix » de l’Afrique et pour mobiliser de nouvelles ressources financières. Ce qui le préoccupe le plus aujourd’hui, c’est la réforme du système financier international qui doit être esquissée lors des assemblées du printemps de la Banque mondiale et du FMI, en avril 2009. « L’Afrique ne doit pas rester au bord de la route », martèle-t-il. Deuxième échéance, les assises annuelles de la BAD, qui se dérouleront du 13 au 14 mai 2009 à Dakar, les troisièmes que le Sénégal accueille depuis 1964.
Chakib Khelil
Ministre de l’Énergie et des Mines, 69 ans, Algérie
En janvier 2009, il quittera la présidence de l’Opep, une fonction, fait unique dans les annales de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, qu’il a exercée deux fois en huit ans. Un mandat qui n’a pas été de tout repos avec les mouvements de yoyo de l’or noir. En 2009, Khelil fêtera un autre record de longévité. Nommé en 1999 au ministère de l’Énergie et des Mines par le président de la République Abdelaziz Bouteflika après son accession au pouvoir, Chakib Khelil a survécu à toutes les tempêtes politiques et célébrera ses dix ans à la tête de « son » ministère.
Alpha Oumar Konaré
Ex-président de la Commission de l’Union africaine, 62 ans, Mali
L’ancien chef de l’État malien s’apprête à rompre avec le mutisme qui le caractérise depuis qu’il a quitté ses fonctions de président de la Commission de l’Union africaine en avril 2008. Dès le début du mois de janvier 2009, il doit procéder au lancement de sa fondation pour les États-Unis d’Afrique. Objectif : stimuler, en partenariat avec des universités du continent, le débat sur l’intégration africaine et insuffler l’idéal du panafricanisme à la société civile. 2009 verra aussi AOK revenir sur la scène politique malienne, du moins en coulisses. Toute l’influence dont il dispose sur son parti, l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema), ou auprès de l’actuel président, Amadou Toumani Touré, devrait ainsi être mise au profit de la recherche d’un candidat de consensus dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012.
Pascal Koupaki
Ministre du Développement, 57 ans, Bénin
La majorité de ses compatriotes l’appelle « Monsieur La rigueur ». Pascal Irénée Koupaki est ministre d’État, chargé de la Prospective, du Développement et de l’Évaluation de l’action publique. À ce titre, il est le numéro deux du gouvernement béninois dans l’ordre protocolaire, juste derrière le chef de l’État, depuis mai 2006. Preuve de la confiance que lui témoigne le président Boni Yayi, qui lui avait donné pour mission d’assainir les finances publiques.
Les mesures pour sécuriser les recettes et contenir les dépenses ont permis de passer d’un solde primaire de base négatif en 2005 à un solde positif de 1 % deux ans plus tard. De 3 % en 2006, le taux de croissance, qui est passé à 5 % en 2007, devrait tourner autour de 7 % à 8 % l’année prochaine, avant de flirter avec la barre des 10 % en 2010.
Al-Shymaa Kway-Geer
Députée, 48 ans, Tanzanie
Depuis le début de l’année 2008, au moins vingt-cinq albinos ont été victimes de mutilations ou, pis, de meurtres rituels en Tanzanie. Croyances ancestrales, sorcellerie… Les adversaires d’Al-Shymaa Kway-Geer sont redoutables. « Mais je suis une travailleuse infatigable », promet cette députée de 48 ans, élue en avril 2007, et bien décidée à lutter pour les siens. Sous son impulsion, le gouvernement a commencé à prendre des mesures afin de lutter contre ces violences discriminatoires.
Mosiuoa Lekota
Président du Congrès du peuple (Cope), Afrique du Sud, 60 ans
L’ancien ministre de la Défense a franchi le pas en décembre 2008 en créant un front dissident au sein de l’ANC, le tout-puissant Congrès national africain (voir p. 81). Il a fondé le Congrès du peuple (Cope) et remporté un premier succès lors d’élections partielles, grignotant l’électorat de l’ANC. Prochain test, les élections générales de 2009, qui, pour une fois depuis le premier scrutin démocratique en 1994, seront entourées d’un peu de suspense.
Trevor Manuel
Ministre des finances, 52 ans, Afrique du Sud
Il est le symbole de l’orthodoxie financière. En 2009, il aura probablement le choix entre rester à son poste ou mettre sa compétence au service d’une institution internationale. Le prochain président sud-africain, en le gardant dans son équipe, rassurerait les marchés. Mais il n’est pas certain qu’après quinze ans au poste de grand argentier il ait envie de poursuivre sa carrière au gouvernement.
Mohamed Yassine Mansouri
Directeur général du contre-espionnage, 46 ans, Maroc
Le 14 février prochain, cet homme secret et affable aura passé quatre années à la tête de la très sensible Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de renseignement extérieur du Maroc. La nomination de ce juriste, ancien condisciple de Mohammed VI au Collège royal et qui fit ses classes au sein du ministère de l’Intérieur avant de diriger l’agence officielle de presse MAP, avait surpris. Pour la première fois, un civil accédait à la tête d’une « maison » jusque-là réservée aux militaires. Une décision d’ouverture qui s’est révélée gagnante. Travailleur, modeste, pieux, ce fils d’un cadi de Boujaad est parvenu à accroître l’efficacité de la DGED tout en humanisant et en modernisant un service longtemps considéré avec suspicion par les défenseurs des droits de l’homme. Très proche du roi de par ses fonctions, sans jamais jouer de cette proximité, Mohamed Yassine Mansouri jouit d’une qualité essentielle au poste qui est le sien : il pose les bonnes questions et écoute attentivement les réponses. Voir en lui un simple super-agent serait pourtant une erreur. En toute discrétion, ce père de quatre enfants a repris à son compte quelques-unes des attributions clés autrefois dévolues à Fouad Ali El Himma.
Rose Mukantabana
Présidente de la Chambre des députés, 47 ans, Rwanda
Première femme élue le 6 octobre dernier à la tête de l’une des deux Chambres du Parlement rwandais, la députée de Kigali ville, docteur en droit, devient la troisième personnalité de l’État après le président de la République et le président du Sénat. Militante des droits de l’homme, cette élue qui n’appartient à aucun parti va poursuivre dans l’Hémicycle son combat pour la défense des femmes. Le terrain lui est plus favorable que jamais, dans une Chambre composée de seulement 44 % d’hommes.
Constant Nemale
Journaliste, 41 ans, Cameroun
Né au Cameroun en 1967, Nemale y a suivi un cursus de génie civil avant d’obtenir un diplôme d’urbanisme en France et de devenir… journaliste. En 1998, il cofonde la première chaîne panafricaine 3A Télésud. Après son retrait du projet en 2006, il se relance dans l’audiovisuel avec Africa 24, chaîne d’information qui démarrera le 1er janvier 2009.
Jean Ping
Président de la Commission de l’Union africaine, 66 ans, Gabon
En succédant le 28 avril 2008 à Alpha Oumar Konaré à la présidence de la Commission de l’Union africaine, il savait que ses premiers mois seraient difficiles. Il n’a pas été déçu. Réélection contestée de Robert Mugabe à la tête du Zimbabwe, offensive judiciaire du procureur de la Cour pénale internationale contre le président soudanais Omar el-Béchir, offensive militaire de Laurent Nkunda dans l’est de la RD Congo, coup d’État en Mauritanie : le diplomate gabonais n’a pas eu le temps de souffler. Monopolisé par la gestion des crises, il n’a pas réussi à s’atteler au serpent de mer qu’est la réforme de la bureaucratie panafricaine, qui constituait pourtant sa priorité. Et 2009 ne commence pas sous les meilleurs auspices, avec l’annonce du retrait éthiopien de Somalie, qui laissera les soldats ougandais et burundais de l’UA en première ligne à Mogadiscio. Ping va aussi devoir redoubler d’efforts pour redonner une visibilité internationale à l’Afrique…
Ben Sékou Sylla
Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), 55 ans, Guinée
Ben Sékou Sylla préside la Commission électorale créée fin 2007 à l’issue d’âpres négociations entre les organisations de la société civile, les partis politiques et le gouvernement. Avec les ministères de l’Administration territoriale et de la Sécurité, il a la lourde responsabilité d’organiser les élections législatives attendues depuis juin 2007, et désormais annoncées pour le premier semestre de 2009. Cependant, les difficultés financières et matérielles compromettent le processus électoral devant aboutir en 2010 à un scrutin présidentiel. Ingénieur agronome de formation, Ben Sékou Sylla est également depuis 2000 à la tête des organisations guinéennes de la société civile.
Modibo Sidibé
Premier ministre, 56 ans, Mali
Docteur en criminologie, ancien commissaire de police, le Premier ministre malien a réussi, en une année, à faire taire ses détracteurs, qui doutaient des aptitudes d’un « ancien flic » à gouverner. Son « Initiative Riz » a contribué à doubler la production, satisfaisant les besoins locaux et dégageant un excédent pour l’export. En 2009, Sidibé devra s’atteler à un chantier gigantesque : la réforme de l’école.
Karim Wade
40 ans, président de l’Agence nationale de l’organisation de la Conférence islamique (ANOCI), Sénégal
Le fils – et conseiller – du chef de l’État Abdoulaye Wade va-t-il enfin franchir le Rubicon et se lancer en politique ? S’il n’a jamais confirmé l’ambition qui lui est prêtée de vouloir succéder à son père en 2012, ceux qui le connaissent ne doutent pas de ses intentions. Et les signaux de sa mise sur orbite sont nombreux. Mais Karim Wade n’est pas un kamikaze et sait les électeurs sénégalais peu enclins à se laisser imposer un président. Plus de trois ans avant l’échéance – et même si rien ne garantit que « Gorgui » (« le Vieux », en wolof) ne se représentera pas –, il sait qu’il doit faire ses preuves, acquérir une légitimité et convaincre ses compatriotes qu’il n’est pas que « le fils de ». Qu’il n’est pas, non plus, affairiste ou « pas assez sénégalais » (sa mère et sa femme sont françaises), comme le clament ses détracteurs et certains opposants. Une occasion en or : les élections locales de mars 2009, au cours desquelles il pourrait briguer la mairie de Dakar. L’actuel maire, Pape Diop, un proche du président, s’est même engagé à l’y aider…
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Les 100 personnalités qui feront l’Afrique en 2009
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