Le classement société civile
Notoriété, aptitude à peser sur le jeu diplomatique, poids économique, rayonnement moral ou culturel… « Jeune Afrique » désigne les hommes et femmes de la société civile les plus influents du continent.
Palmarès : les 50 personnalités africaines les plus influentes
1 Mo Ibrahim
Soudan, président de la fondation Mo Ibrahim
Lorsqu’il a empoché, en 2005, la bagatelle de 462 millions d’euros en vendant son groupe de téléphonie, Celtel, Mo Ibrahim aurait pu faire le choix d’une retraite dorée dans un paradis balnéaire et fiscal ! Mais ce Britannique d’origine soudanaise a préféré réinvestir cet argent sur le continent en créant sa fondation. Objectif : promouvoir la bonne gouvernance, encourager l’émergence d’un leadership performant et contribuer au développement de l’Afrique. Pari osé !
Le prix Ibrahim – décerné en 2008 à l’ex-président du Botswana Festus Mogae – est, depuis, sans lauréat, faute de candidats ayant fait preuve d’excellence dans l’exercice de leur mandat tout autant que de responsabilité dans leur sortie de scène. Pour autant, Mo Ibrahim persévère. Indice de la gouvernance africaine, forums sur l’intégration régionale, bourses d’études, formation de médias… Celui qui fait figure de mécène met à profit son carnet d’adresses pour continuer sur sa lancée. Kofi Annan, Tony Blair, Bill Clinton, Alpha Oumar Konaré, Nelson Mandela… sont autant de hautes personnalités soutenant la Fondation Mo Ibrahim.
2 Wangari Maathai
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Kenya, prix Nobel de la paix
En 2004, elle est la première femme africaine à recevoir le prix Nobel de la paix pour son action en faveur de l’environnement par le biais de son Green Belt Movement. Depuis, elle écrit des livres et s’exprime dès qu’elle le peut en faveur d’une Afrique plus verte. Son franc-parler fait mouche. Depuis quelques années, pas une personnalité ne peut passer par le Kenya sans mettre la main à la bêche et planter un arbre sous les flashs des photographes et les caméras de télévision.
3 Abdou Diouf
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Sénégal, secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie
À la tête de la Francophonie depuis 2002, l’ancien président sénégalais déploie discrètement, mais efficacement, une « diplomatie d’influence ». Processus électoraux, médiations et renforcement de la démocratie, Abdou Diouf joue sur deux registres : sa connaissance intime du pouvoir et une certaine hauteur de vue délivrant l’autorité morale requise à son poste. Son avis compte. Si les Guinéens ont à présent un président élu et reconnu, Abdou Diouf n’y est pas étranger.
4 Fatou Bensouda
Gambie, procureure adjointe de la Cour pénale internationale
Elle supervise la division des poursuites et traque inlassablement les « prédateurs » soupçonnés de crimes de guerre. Attendue sur plusieurs dossiers dans les prochains mois, notamment sur ceux du Darfour et de la RD Congo, l’ancienne ministre gambienne apparaît aussi comme le seul espoir pour les dizaines de Guinéennes violées et brutalisées le 28 septembre 2009 à Conakry de voir ces atrocités qualifiées de crimes contre l’humanité.
5 Issa Hayatou
Cameroun, président de la Confédération africaine de football (CAF)
Depuis deux décennies, il trône à la tête de cette organisation continentale qui est devenue un acteur géopolitique non étatique d’envergure. Pour certains, son influence tutoie celle de la puissante Union africaine. Le président de la CAF a notamment la haute main sur l’attribution de l’organisation des compétitions panafricaines, ces grand-messes populaires qui permettent d’exalter la fierté nationale et offrent une excellente exposition mondiale aux pays organisateurs.
6 Ahmed al-Tayeb
Égypte, grand imam de l’université Al-Azhar
C’est le personnage le plus important de l’université islamique Al-Azhar du Caire, le phare de l’islam sunnite. Nommé à vie en mars 2010, connu pour ses positions de modéré, Tayeb incarne l’espoir de voir Al-Azhar retrouver son aura auprès des quelque 1,2 milliard de sunnites dans le monde et contrer l’influence du wahhabisme. Il a démissionné d’une haute instance du parti au pouvoir, gage d’une indépendance nécessaire. Francophone et anglophone, il ambitionne aussi de rapprocher l’islam de la chrétienté.
7 Mgr Monsengwo
RDC, cardinal
En octobre 2010, il a fait partie des vingt-quatre cardinaux nommés par le pape Benoît XVI. La fonction fait de l’ancien président du bureau de la Conférence nationale souveraine (1991), 71 ans, un ambassadeur respecté du catholicisme africain. Sur la scène nationale, son aura de faiseur de paix, qu’il appelle régulièrement de ses vœux pour l’est du pays, s’en trouve décuplée. En 2006, lors de la présidentielle, ses déclarations ont été très écoutées.
8 Kofi Annan
Ghana, ancien secrétaire général de l’ONU
Soyons lucides, Kofi Annan n’a plus la même influence depuis qu’il a quitté les bureaux de l’ONU, à New York, en 2006. Mais, depuis, il a réussi à mobiliser les fondations Rockefeller et Gates pour réunir 300 millions d’euros et créer l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (Agra). Un chiffre l’obsède : le continent importe jusqu’à 85 % de son alimentation. L’Agra est présente dans treize pays. Les paysans africains ont enfin un ambassadeur.
9 Saïd Djinnit
Algérie, représentant spécial du secrétaire générale de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest
L’Énarque algérien a passé l’essentiel de sa carrière au sein de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), qu’il a rejointe, en 1989, au cabinet du secrétaire général Salim Ahmed Salim. Des fonctions qui lui ont permis de sillonner le continent, de connaître son personnel politique et de devenir un spécialiste des conflits. Ban Ki-moon en a fait, en 2008, son représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest.
10 Didier Drogba
Côte d’Ivoire, footballeur professionnel
Unanimement cité parmi les meilleurs attaquants du monde, il aurait pu se contenter du (très) gros salaire que lui verse son club anglais de Chelsea et de ses confortables revenus publicitaires. Mais, loin de l’image people qui colle aux footballeurs nantis, il a pris le risque de militer pour la paix dans son pays. Il a poussé les Éléphants, la sélection ivoirienne, à s’impliquer dans la recherche de l’unité et de la réconciliation.
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