Saine effervescence dans l’agroalimentaire

Les filières agricoles et les activités industrielles qui leur sont liées sont l’un des principaux moteurs de croissance du pays. D’autant plus prometteur qu’il est aujourd’hui le plus dynamique en matière de diversification.

Unité de Thunnus Overseas Group (TOG) © Nabil Zorkot

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Publié le 14 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

Côte d’Ivoire : du bon usage des matières premières
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Côte d’Ivoire : du bon usage des matières premières

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Si la crise de septembre 2002 et la morosité économique qui s’est ensuivie ont quelque peu contrarié leurs activités, les industriels du secteur ont, depuis trois ans, renoué avec la croissance. Selon l’Institut national des statistiques, les activités de la filière ont enregistré une progression de 22,4 % l’an dernier et les industriels sont optimistes quant aux perspectives. La demande intérieure en produits agroalimentaires augmentant, « ils exploitent ce fort potentiel du marché local », explique un responsable de la Fédération nationale des industries et services de Côte d’Ivoire (Fnisci).

Dans les pas des géants

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Parmi les secteurs les plus dynamiques du pays, l’industrie agroalimentaire compte désormais plus de 700 entreprises, qui emploient directement 30 000 personnes et ont cumulé environ 3 000 milliards de F CFA (4,6 milliards d’euros) de chiffre d’affaires en 2008. Elle est largement diversifiée et repose principalement sur l’industrie meunière, la transformation du café et du cacao, des fruits et des oléagineux, de la volaille, ainsi que la production de sucre, de boissons et de conserves de poissons. Plusieurs entreprises, dont des filiales de multinationales, se partagent ce marché très porteur.

La transformation du cacao en beurre, en tourteaux, en chocolat en tablette ou en poudre est affaire de leaders : les multinationales américaines Cargill et Archer Daniels Midland (ADM), le groupe zurichois Barry Callebaut (représenté en Côte d’Ivoire par la Société africaine de cacao, Saco), la SN Chocodi (acquise en 2008 par le groupe ivoirien CKG Holding), sans oublier le suisse Nestlé, qui, par ailleurs, domine seul, depuis des décennies, la transformation de cerises de robusta en café soluble.

L’industrie fruitière est contrôlée par les filiales de groupes français dont Selectima, Compagnie fruitière, la Société agricole Kablan-Joubin (SAKJ), qui traitent localement, dans des stations modernes, le conditionnement et la transformation de fruits en jus, avant de les exporter vers l’Europe. Depuis le retrait d’Unilever des oléagineux, en 2009, le groupe Sifca a récupéré la production nationale d’huile alimentaire.

Dans la brasserie, la multinationale française Castel (BGI), via sa filiale locale, la Société de limonaderies et brasseries d’Afrique (Solibra), domine ce secteur à fort taux de croissance en produisant annuellement environ plus de 1 million d’hectolitres de bière et 400 000 hectolitres de boissons gazeuses.

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Avec ses trois usines de conserves de thon et épices – la Société de conserveries de Côte d’Ivoire (Scodi) et Pêche et froid de Côte d’Ivoire (PFCI), détenues par le groupe Thunnus Overseas de l’Ivoiro-Libanais Mohamad Khachab, ainsi que celle qu’il a revendue à l’italien Nuova Castelli –, Abidjan s’impose comme l’un des plus grands exportateurs de thon en conserves du continent. La filière représente la quatrième richesse exportée du pays avec plus de 150 milliards de F CFA (228,7 millions d’euros) de chiffre d’affaires annuel. Loin devant celui de l’industrie laitière avec ses huit entreprises – Nestlé CI, Eurolait, Microdis, Finamark, Sapled, Saprolait, Normandia et Cobci.

Explorations à l’export

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Aujourd’hui, les produits de l’industrie agroalimentaire ivoirienne ont conquis le marché local et trouvent de nombreux débouchés dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), malgré la concurrence des produits venus de l’Occident. Le grand défi du secteur est d’explorer désormais le marché, plus vaste, de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), grâce notamment à la possibilité d’exporter en franchise de droits de douane.

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Les usines de la zone de Vridi, à Abidjan. © Nabil Zorkot

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