Législatives françaises : Rama Yade, ou l’art du louvoyage
Louvoyer, selon le dictionnaire « Larousse » : courir des bordées, bâbord et tribord amures, pour atteindre en zigzag un point où la direction du vent ne permet pas d’arriver directement. Une définition qui colle à la stratégie politique de Rama Yade, l’ex-star de la diversité de Nicolas Sarkozy qui brigue le siège de député de la 2e circonscription, sous les couleurs du Parti radical de Jean-Louis Borloo.
Législatives françaises : 2012, l’année de la diversité ?
D’aucuns souhaitent être élus députés, afin d’espérer entrer ensuite au gouvernement. Rama Yade, 35 ans, prend le chemin inverse. Pour sa toute première bataille électorale, l’ex-secrétaire d’État – aux Droits de l’homme puis aux Sports jusqu’en novembre 2010 – briguera sous les couleurs du Parti radical la 2e circonscription, regroupant Asnières et Colombes Sud, en banlieue parisienne. Une candidature surprise qui pourrait rebattre les cartes du scrutin, en fragilisant la candidature du député UMP sortant, Manuel Aeschlimann.
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Alors que François Hollande est arrivé en tête de la présidentielle dans le secteur, la première vice-présidente du parti de Jean-Louis Borloo – soutenue par le Centre pour la France (rassemblement lancé par le Modem de François Bayrou) et le Nouveau Centre d’Hervé Morin (ex-ministre de la Défense) -, pourrait contribuer à l’éparpillement des voix de droite. Ce qui bénéficierait alors au maire socialiste d’Asnières, lui aussi candidat, Sébastien Pietrasanta, en pleine ascension politique…
Si la transfuge de l’UMP a paru louvoyer ces derniers mois, force est de reconnaître qu’elle n’a jamais dévié de son objectif : être élue députée de Colombes.
Si la transfuge de l’UMP, habituée aux coups d’éclat, a paru louvoyer ces derniers mois (depuis sa disgrâce sarkozienne), force est de reconnaître qu’elle n’a jamais dévié de son objectif : siéger à l’Assemblée Nationale en tant qu’élue de Colombes. Pour cela, Rama Yade a refusé une place de députée européenne en 2009 ainsi que le parachutage dans le Val d’Oise, aux régionales de 2010. Seulement, ces derniers temps, elle a enchaîné les déboires.
D’abord, Jean-Louis Borloo sur qui elle misait, a renoncé à se présenter à la présidentielle. Puis elle a été accusée de plagiat pour son essai Plaidoyer pour une instruction publique, paru en novembre dernier. Enfin, elle a été radiée d’office des listes de Colombes le 15 décembre 2011, au motif que son adresse était celle d’une permanence électorale.
Petits arrangements
Loin de se résigner, elle a demandé à être inscrite sur les listes du 18e arrondissement de Paris et, malgré l’ouverture d’une enquête préliminaire à Nanterre, elle a obtenu gain de cause. Redevenue éligible après cette affaire, son image en est cependant sortie écornée à Colombes, où les électeurs pourraient lui tenir rigueur de ses petits arrangements avec la vérité. Mais, Yade l’a déjà prouvé, elle n’est pas de celles qui baissent les bras.
Battant sans relâche les pavés de la 2e circonscription, elle énoncé ses priorités : développement économique, école, sécurité et solidarité. Si elle n’a certes pas l’implantation ni les réseaux locaux de ses adversaires, l’ex-star de la diversité de Nicolas Sarkozy sait qu’elle pourra compter sur sa popularité et sa notoriété. Elle en aura bien besoin.
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Législatives françaises : 2012, l’année de la diversité ?
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