Sénégal : le nouvel eldorado minier

La zone aurifère de Kédougou, dans le sud-est du Sénégal, attire des opérateurs du monde entier. Ses atouts : des gisements prometteurs, maus aussi un code minier très avantageux.

Le Sénégal est le 13e producteur d’or en Afrique. © AFP

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Publié le 12 février 2012 Lecture : 3 minutes.

Groupes miniers : l’émergence des cadres africains
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Groupes miniers : l’émergence des cadres africains

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Flambée du cours de l’or oblige (1 664 dollars l’once au 25 janvier, soit 1 279 euros), les représentants de sociétés minières du monde entier se bousculent au ministère des Mines et de l’Industrie pour obtenir des permis. À Kédougou, dans le sud-est du Sénégal, deux compagnies sont actuellement à l’oeuvre. La coentreprise canadienne Oromin Joint Venture Group est en phase d’exploration. Quant à Sabodala Gold Operations (SGO), une société de droit sénégalais détenue à 90 % par le canadien Teranga Gold Corporation, elle a déjà lancé l’exploitation. Le sud-africain Randgold Resources, l’australien Bassari Resources Ltd et le canadien Axmin disposent également de permis de recherche dans cette région aurifère. 20px;" alt="" />

Très proches l’un de l’autre, les sites miniers d’Oromin et de SGO sont situés respectivement à Golouma et à Sabodala, à quatre heures de piste de Kédougou, la principale ville du Sénégal oriental. Près du village de Sabodala, de gigantesques camions effectuent des allers-retours incessants entre les différents cratères creusés dans le sol. SGO dispose également d’un poste de recherche près de Diabougou, à quelques kilomètres de la frontière malienne, là où se trouve le plus gros village d’orpailleurs au Sénégal.

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De son côté, à Golouma, Oromin a découvert un gisement de 120 tonnes d’or, dont 45 t sont exploitables. « Nous avons dépensé 140 millions de dollars dans les activités de prospection et de développement. Nous évaluons à 300 millions de dollars l’investissement supplémentaire à réaliser avant de pouvoir sortir le premier lingot d’or », souligne Aziz Sy, vice-président de l’entreprise pour les opérations au Sénégal.

Exonérations

« Presque tous les permis de recherche – une trentaine – ont été octroyés. C’est : premier venu, premier servi », précise Ousmane Cissé, directeur des mines au ministère des Mines et de l’Industrie. Le cadre législatif attrayant explique largement cette ruée vers l’or : jusqu’à sept ans d’exonération fiscale pour les permis d’exploitation et des conditions avantageuses en matière d’impôt sur les sociétés. Autre mesure alléchante pour les opérateurs : la possibilité de rétention de titres miniers. « Quand les sociétés découvrent de l’or et que les conditions économiques et techniques du moment ne permettent pas l’exploitation du gisement, la loi permet une période de rétention de deux ans. »

Grâce à la loi de 2003 qui encourage l’investissement privé national dans le secteur des mines, cinq compagnies sénégalaises sont actuellement présentes sur le terrain de l’exploration : Rokamco, Watic, Nafpec, Sen Gold et Sored Mines. Elles opèrent dans le cadre de coentreprises formées avec des compagnies étrangères. Une option « facilitée par le fait qu’il n’y a pas de discrimination vis-à-vis de la nationalité de l’entreprise dans l’accès aux titres ; en outre, en phase d’exploitation, la société privée nationale peut négocier jusqu’à 25 % des parts de la société étrangère au prix du marché », explique le directeur des mines.

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L’État, qui détient une participation gratuite de 10 % dans le capital de chaque société minière, est rémunéré dès l’entrée en production via une redevance fixée à 3 % de la valeur marchande du produit. Les entreprises doivent s’acquitter d’un droit d’entrée de 750 000 F CFA (1 140 euros) pour un permis de recherche et de 7,5 millions de F CFA pour exploiter le sous-sol. « Le système d’exonération nous permet de récupérer notre investissement. Le régime fiscal est très attrayant, comparé aux autres codes miniers de la sous-région », note Aziz Sy.

Le sous-sol sénégalais attire tellement que les autorités ont décidé de revoir leur cahier des charges. « Nous souhaitons qu’il y ait un partage de production [à hauteur de 10 % de la production] sur tous les contrats négociés, afin que nous puissions gagner de l’argent, que les sociétés minières fassent du profit ou pas, explique Ousmane Cissé. De plus, nous nous dirigeons vers moins d’exonérations fiscales, car il faut que l’exploitation rapporte au peuple. »

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