Tiken Jah Fakoly: une semaine africaine à Paris avec Bercy en point d’orgue
Tiken Jah Fakoly organise à partir de lundi à Paris une semaine « africaine et solidaire » pour changer le regard sur le continent noir, avec en point d’orgue un concert événement à Bercy, le premier du reggaeman ivoirien.
« L’idée de cette semaine, c’est de parler de l’Afrique, d’en parler autrement et surtout d’expliquer que notre histoire n’a pas commencé avec l’esclavage, ni la colonisation », explique le chanteur de 42 ans.
Pour Tiken Jah Fakoly, le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar, au cours duquel le président de la République avait regretté que l’homme africain ne soit « pas assez entré dans l’histoire », est « la preuve palpable que la jeunesse occidentale ignore notre histoire, ne connaît pas la contribution de l’Afrique au monde ».
« Dans la tête de beaucoup de gens, l’Afrique est un continent de sous-hommes, car on ne parle de nous qu’à travers l’aide internationale, estime-t-il. Je pense qu’il faut parler de notre histoire, de notre culture et que cela va changer le regard envers l’Africain et envers l’homme noir ».
Dès lundi et pour deux semaines, les cinémas MK2 Quai de Seine/Loire programmeront un cycle de films et une exposition de photos de Philippe Bordas. Les boutiques des cinémas proposeront des produits liés à la culture africaine (livres, DVD, CD, produits alimentaires, textiles, cosmétiques. . . )
Le 13 juin, pour la soirée d’ouverture, une rencontre avec le public sera organisée, avec notamment Tiken Jah Fakoly et un réalisateur africain.
Le Musée du Quai Branly est associé à cette semaine africaine, avec l’exposition « Dogon », qui a débuté le 5 avril et se poursuivra jusqu’au 24 juillet. Le chanteur ira aussi débattre avec les étudiants de l’université Saint-Denis/Paris 8 le 15 juin.
En point d’orgue de cette semaine, le reggaeman foulera pour la première fois la scène du Palais Omnisports de Paris-Bercy le 18 juin.
Exceptionnellement, les halls de Bercy seront transformés en grand forum associatif. Le public pourra rencontrer plusieurs dizaines d’associations autour de l’aide humanitaire, la santé, la culture, l’environnement et de développement durable, la dette, l’éducation, les sans-papiers. . .
Pour débuter les deux heures et demie de concert, des griots viendront jouer du balafon, dans l’esprit du dernier album de Tiken Jah Fakoly « African Revolution », où le reggaeman renoue avec la musique traditionnelle africaine.
Plusieurs de ses collaborateurs feront une apparition à ses côtés, comme la chanteuse nigériane Asa, le rappeur français Soprano et le rappeur sénégalais Didier Awadi.
Sur chaque place vendue pour le concert, un euro sera reversé à « Un concert, une école », une association créée en 1997 par Tiken Jah Fakoly car, dit-il, « l’école est la base du développement, c’est ce qui va changer l’Afrique ».
Bercy ayant une capacité de plus de 15. 000 places, « il est certain qu’à la fin du concert, on aura réuni de quoi financer une école dans un pays africain », souligne le chanteur.
« Pour moi, un artiste africain en 2011 doit forcément être engagé, car les politiques, les opposants ont déçu. Un artiste doit jouer ce rôle: éveiller les consciences, éduquer, informer et prendre position pour les populations qui ont envie de s’exprimer et qui n’ont pas la possibilité de le faire », juge-t-il.
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