Manifestations à Bamako et Kati pour réclamer la libération du nord du Mali
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mercredi à Bamako et Kati pour réclamer des « concertations » sur la transition au Mali, la libération de ses régions du Nord occupées par des groupes islamistes armés et le départ du président intérimaire Dioncounda Traoré.
A Bamako, des manifestants ont tenu un sit-in sur la Place de l’Indépendance, brûlé des pneus et perturbé le trafic sur deux des trois ponts qui relient les deux rives du fleuve Niger coupant la ville en deux, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Organisés en petits groupes, ils ont exigé la « tenue immédiate de journées de concertations souveraines » pour baliser la transition entamée après le coup d’Etat militaire du 22 mars qui a renversé le président Amadou Toumani Touré, actuellement réfugié au Sénégal.
« Nous voulons immédiatement la tenue des journées de concertations pour parler de la feuille de route de la transition et pour parler de libération du nord du Mali », a déclaré Tahirou Bah, membre d’une coalition qui a rendu publique une plate-forme pour exiger la tenue de ces concertations.
Le nord du Mali est occupé depuis plus de neuf mois par Ansar Dine, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), tous des groupes jihadistes.
Parmi les organisations signataires de cette plate-forme qui accusent le président Dioncounda Traoré de « trahison », figurent la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam) et le Mouvement patriotique du 22 mars (MP 22), deux organisations pro-putschistes.
Des chars étaient stationnés non loin du siège de la présidence de la République à Koulouba, près de Bamako, selon un journaliste de l’AFP.
Un groupe d’hommes en civil, armés, qui voulaient se faire servir de force du carburant dans une station-service, a échappé à un lynchage, a constaté un journaliste de l’AFP.
A Kati (15 km de la capitale), siège des meneurs du coup d’Etat du 22 mars, des jeunes ont érigé mercredi matin des barricades, perturbant également la circulation et scandant des slogans contre Dioncounda Traoré, selon des témoins joints par l’AFP.
« Il (Dioncounda Traoré) est incapable de libérer le nord du Mali, il doit partir », a déclaré par téléphone à l’AFP Oumou Diarra, qui faisait partie des manifestants.
En raison de ces manifestations et « pour des raisons de sécurité », le traditionnel conseil des ministres de mercredi a été reporté à jeudi, a déclaré à l’AFP une source officielle.
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