Maroc: les violations des droits de l’homme sont des cas isolés, selon Rabat
Les violations des droits de l’homme au Maroc, critiquées récemment par Washington et des ONG, ne concernent que des cas isolés, a affirmé à l’AFP la ministre déléguée aux Affaires étrangères Mbarka Bouaida, avant la venue vendredi du roi Mohammed VI à la Maison Blanche.
La responsable marocaine réaffirme également l’opposition de Rabat à un élargissement de la mission de l’ONU au Sahara occidental, dont des militants indépendantistes auraient, selon le Maroc, des liens avec Al-Qaïda au Maghreb islamique.
Q: Le département d’Etat et l’organisation Human Rights Watch viennent d’épingler le Maroc en matière de droits de l’homme, vous demandant de faire mieux et plus pour les libertés d’expression, de rassemblement ou sur le comportement de la police. Comment répondez-vous à ces critiques?
R: Les droits de l’homme au Maroc sont un chantier démarré il y a plus d’une décennie. Nous sommes ouverts à toutes les organisations internationales. Human Rights Watch n’est pas la seule ONG qui rentre au Maroc et qui peut faire des rapports. Nous sommes tout à fait conscients, et nous en discutons au Maroc en toute liberté, de cas isolés qui existent encore en matière de droits de l’homme. Cela dit, le Maroc reste un leader dans la région en matière de droits de l’homme. Un code de la presse sera bientôt adopté par le Parlement (. . . ). Il y a aussi une réforme judiciaire commencée il y a un an et demi. Je pense que nous sommes vraiment sur la bonne voie (. . . ). Nous avons fait le choix stratégique irréversible des réformes.
Q: Les Etats-Unis avaient proposé au printemps un élargissement du mandat de la mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l’homme. Etes-vous toujours farouchement hostiles à cette proposition ?
R: Les droits de l’homme sont pratiqués exactement de la même manière au nord qu’au sud du Maroc (. . . ). Nous collaborons avec le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, dont nous sommes membres depuis quelques jours. Pour le Sahara, nous sommes pour mener à bien un processus politique de négociation sous l’égide des Nations unies. Nous pensons qu’il n’est pas question que la Minurso soit ouverte aux mécanismes des droits de l’homme (. . . ) Et les Etats-Unis avaient exprimé leur soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc.
Q: le Maroc, qui vient d?organiser une réunion internationale sur la sécurité des frontières au Maghreb et au Sahel, est-il lui-même menacé par le risque terroriste, et un tel risque existe-t-il au Sahara occidental ?
R: Nous voyons très bien ce qui se passe dans les pays voisins, notamment en Libye, dans tout le Sahel et au Mali. La menace est là, il est temps qu’il y ait une coopération internationale beaucoup plus importante pour renforcer la sécurité. Sur le Sahara occidental, quand une région n’est pas sécurisée, notamment dans les camps de Tindouf (Algérie), le risque de trafics d’armes et de liens avec des groupes extrémistes est très fort et probable. Nous pensons qu’il y a sûrement des liens. Nos services de sécurité font leur travail dans ce sens. Il y a eu des liens établis au Mali. Il faut sécuriser la région et trouver une solution très rapide pour le Sahara.
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