Les diamants de Centrafrique toujours suspendus du Processus de Kimberley

La Centrafrique reste suspendue du Processus de Kimberley, a-t-on appris vendredi auprès de ses représentants à Bangui, présents à Johannesburg pour la réunion annuelle du régime international assurant que les diamants ne servent pas à financer des conflits.

Les diamants de Centrafrique toujours suspendus du Processus de Kimberley © AFP

Les diamants de Centrafrique toujours suspendus du Processus de Kimberley © AFP

Publié le 22 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

« La décision est prise depuis jeudi et va seulement être confirmée, la suspension est maintenue », a déclaré à l’AFP Maxime Ange Kazagui, secrétaire permanent adjoint du Processus de Kimberley en poste à Bangui.

« Ce qui est dit, c’est que sur la base des rapports de l’ONU, le contexte actuel ne permet pas pour l’instant d’envoyer une mission d’évaluation », a-t-il ajouté, alors que les pays et ONG membres terminaient de rédiger le communiqué final de la réunion.

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La Centrafrique a été suspendu le 23 mai, dans la foulée du renversement en mars du président François Bozizé par les rebelles du Séléka et l’arrivée au pouvoir du président Michel Djotodia.

L’industrie du diamant fait vivre près d’un quart de la population et M. Djotodia avait proposé un plan pour assurer la traçabilité des diamants exportés par son pays.

« Le Processus de Kimberley demande de continuer à affiner le plan en attendant de pouvoir envoyer une mission », a ajouté M. Kazagui.

« Il y a trop d’attentisme de la part du Processus de Kimberley qui doit absolument envoyer une mission le plus vite possible », a-t-il personnellement déploré. « On ne peut pas maintenir la suspension sans aller voir sur le terrain si le plan proposé est crédible ».

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Le Centrafrique est un producteur de diamants relativement modeste par la quantité qui le classe 10 ou 11e mondial selon les années, mais 4e ou 5e par la qualité, avec environ 350. 000 à 400. 000 carats par an, a-t-il rappelé.

« En Centrafrique, on ne peut pas payer deux mois de salaire sans l’apport du diamant », a-t-il dit, redoutant les conséquences sur place.

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« La décision sur la Centrafrique bloque l’export, mais pas la production. On évalue à 100. 000 carats la valeur déjà stockée mais le stockage ne pourra pas continuer, ce qui veut dire que d’une manière ou d’une autre, les diamants vont partir en contrebande », a-t-il expliqué.

« En toute objectivité il y a des zones dangereuses en Centrafrique (. . ) mais les zones diamantifères sont sous contrôle du gouvernement », a-t-il ajouté.

« Les nouvelles autorités ont présenté un plan mais aussi bien l’Est que l’Ouest du pays ne sont pas sécurisés. Le gouvernement ne contrôle pas ces zones de production. Des éléments durs et certaines factions du Séléka sont revenus », affirme au contraire Alan Martin de l’ONG canadienne Partnership Africa Canada.

« La situation a empiré depuis juin », a-t-il dit.

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