Nigeria: 19 femmes enceintes libérées d’une « usine à bébés »
La police nigériane a annoncé vendredi avoir mené une opération dans une nouvelle « usine à bébés » dans le sud-est du pays et avoir libéré dix-neuf jeunes filles enceintes, âgées entre 15 et 23 ans, dont les bébés étaient destinés à être « vendus ».
La propriétaire de l’établissement, soupçonnée de servir d’intermédiaire dans un réseau de trafic d’enfants, est en fuite, a déclaré Geoffrey Ogbonna, le porte-parole de la police dans l’état de l’Abia (sud-est).
« La police a sauvé 19 femmes enceintes à des stades variés de leur grossesse », a-t-il précisé à l’AFP.
Le sud-est du Nigeria est touché par le fléau du trafic humain. Plusieurs maternités illégales ont été découvertes l’année dernière dans cette partie du pays.
Dans la plupart des cas, des jeunes femmes s’y sont réfugiées volontairement pour échapper aux vives critiques liées aux grossesses hors mariage dans la société nigériane. Ces femmes touchent une part de l’argent obtenu avec la vente de leur bébé.
Des informations ont également fait état de cas de jeunes femmes enlevées et forcées à tomber enceintes par des trafiquants d’être humains, mais ces cas sont considérés comme étant extrêmement rares.
La police n’a pas encore élucidé tous les détails concernant la découverte de la dernière « usine à bébé », a expliqué M. Ogbonna.
« La propriétaire s’est enfuie avant que nos hommes arrivent sur place, où nous avons retrouvé son fils avec sa femme. Ils ont été arrêtés », a ajouté le porte-parole de la police.
Certaines des femmes enceintes ont déclaré à la police s’être « enfuies de chez elles pour échapper au stigmate attaché aux grossesses non voulues et dont elles ne peuvent pas s’occuper », a-t-il dit.
Les personnes qui achètent leurs bébés sont le plus souvent des couples qui ne peuvent pas concevoir d’enfants. Un bébé leur coûte en moyenne plusieurs centaines de dollars, et ils sont prêts à débourser une somme plus importante pour un petit garçon que pour une fille.
« C’est un crime d’acheter ou de vendre des bébés. Les couples qui cherchent à avoir des enfants devraient passer par le processus d’adoption légal », a estimé le porte-parole de la police.
Le trafic humain, qui inclut la vente d’enfants, est le troisième crime le plus répandu au Nigeria, derrière la fraude et le trafic de drogue, selon les Nations unies.
Le Nigeria est le plus grand producteur de pétrole en Afrique, mais la pauvreté est importante dans le pays et la majorité de la population de 170 millions de personnes vit toujours avec moins de 2 dollars par jour.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Le livre « Algérie juive » soulève une tempête dans le pays
- Maroc-Algérie : que contiennent les archives sur la frontière promises par Macron ?
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- En Algérie, le ministre Ali Aoun affaibli après l’arrestation de son fils pour cor...
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police