Le Kenya défend sa campagne anti-tétanos, face aux attaques de catholiques
Le gouvernement kényan, confronté à une virulente campagne antivaccination des responsables catholiques du pays, a appelé les femmes en âge d’avoir des enfants à se faire vacciner contre le tétanos, pour lutter contre des cas maternels et néonataux encore trop répandus.
Le vaccin contre le ténatos fait partie des vaccins de base au Kenya, mais une grande partie de la population, en particulier dans les zones reculées, ne fait généralement pas les rappels.
Or, selon le ministère de la Santé, dans 21% des départements du pays, les femmes, ainsi que leurs nouveaux-nés, présentent un risque élevé de contracter la maladie lors ou immédiatement après l’accouchement.
Selon l’Unicef, le tétanos maternel et néonatal, qui représente « une proportion très élevée » des cas de tétanos, touche surtout les zones où les services d?obstétrique sont limités, voire inexistants, et où les soins du cordon ombilical, délivrés après l’accouchement, sont peu hygiéniques.
Face à l’ampleur du problème au Kenya, le gouvernement a lancé une nouvelle campagne de vaccination en début de semaine.
Mais elle est contrée avec force par les responsables catholiques qui accusent les autorités du pays d’injecter, via le vaccin, des hormones de grossesse HCG (hormone chorionique gonadotrophique) qui, disent-ils, rendent les femmes stériles.
« Le vaccin contre le tétanos est sûr », a martelé le directeur des services médicaux kényans, Nicholas Muraguri, dans un communiqué daté de jeudi, appelant « toutes les filles et femmes âgées de 15 à 49 ans dans les départements (concernés par la campagne de vaccination en cours) à se présenter dans les centres de soins les plus proches ».
Le ministère kényan rappelle être le « seul fournisseur » des vaccins de base dans le pays, pour l’ensemble des citoyens, quelque soit leur religion, et dément catégoriquement que ce vaccin contienne des hormones HCG.
Il précise par ailleurs cette hormone stimule l’ovulation et donc accroît au contraire la fertilité.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estimait qu’en 2010 (derniers chiffres disponibles), 58. 000 nouveaux-nés étaient morts de tétanos néonatal.
Selon elle, en juin 2014, 24 pays – dont le Kenya – n’avaient pas encore réussi à éliminer ce tétanos maternel et néonatal, c’est-à-dire à le réduire à moins d’un cas pour 1. 000 naissances vivantes dans tous leurs départements.
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