Cinéma: sobre et brève cérémonie d’ouverture pour le 24è Fespaco à Ouagadougou
La 24è édition du festival de cinéma de Ouagadougou (Fespaco), la plus grande manifestation du septième art africain, s’est ouverte samedi à Ouagadougou dans la sobriété, quatre mois après la chute de l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré.
Quelque 4. 500 personnes étaient réunies au Palais des sports de la capitale burkinabè pour une brève et très sobre cérémonie d’ouverture animée par l’artiste burkinabè Alif Naaba et le Sénégalais Ismaël Lö, a constaté un correspondant de l’AFP.
Quatre mois après la chute de Blaise Compaoré, chassé par la rue parès 27 ans de règne, la cérémonie est restée très sobre, sans feux d’artifices ni grandes prestations artistiques. Le président Michel Kafando était représenté par son Premier ministre le lieutenant-colonel Yacouba Zida, accompagné de la moitié de son gouvernement.
« C’est un spectacle d’ouverture sobre, complètement différent de ce qu’on a vécu jusque-là au FESPACO », pestait Seydou Ouédraogo, un festivalier burkinabè de 32 ans.
Le festival se déroule « dans un contexte sécuritaire sous-régional tendu » a déclaré le ministre burkinabè de la Culture Jean-Claude Dioma, se félicitant du maintien de la programmation de tous les films, « Timbuktu » y compris, dont l’éventuel retrait a défrayé la chronique.
Le gouvernement burkinabè a coupé court à la rumeur en annonçant la projection de ce film qui dénonce les exactions des jihadistes au Mali, et qui a triomphé en France cette année à la cérémonie des Césars, remportant sept prix dont celui du meilleur film.
« Mais pour accompagner cela, des mesures sécuritaires renforcées vont être prises », a indiqué M. Dioma, faisant état de « risques » que les autorités avaient d’abord dû évaluer.
Quelque 133 films ont été sélectionnés sur 680 pour ce 24è Fespaco qui aborde cette année le thème de la production et de la diffusion du cinéma africain à l’ère du numérique. Le jury présidé par le réalisateur ghanéen Kwaw Ansah, vainqueur en 1989, remettra l’Etalon d’or de Yennenga, la distinction plus prestigieuse, à l’un des dix-neuf films en compétition.
Outre Abderrahmane Sissako, habitué du Fespaco et lauréat en 2003, on compte parmi les favoris le Malien Cheikh Oumar Sissoko, vainqueur en 1995, qui présente « Rapt à Bamako ». Le Guinéen Cheik Fantamady Camara, prix du public en 2007, concourt aussi pour le grand prix avec son film » Morbayassa ,le serpent de Koumba ».
Fondé en 1969, le Fespaco se tient tous les deux ans au Burkina Faso, pays sahélien pauvre dont il constitue la carte de visite à l’international. D’une durée d’une semaine, le Fespaco se conclura le samedi 7 mars.
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