RDC: le Premier ministre veut amplifier les réformes économiques

Le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo veut amplifier les réformes en République démocratique du Congo pour consolider les progrès économiques des dernières années et déclare dans un entretien avec l’AFP qu’il souhaite s’appuyer sur le secteur privé pour réussir le pari de l’émergence.

RDC: le Premier ministre veut amplifier les réformes économiques © AFP

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Publié le 13 avril 2015 Lecture : 3 minutes.

« Nous devons davantage réformer, nous devons davantage améliorer le climat des affaires, nous devons davantage promouvoir la bonne gouvernance [. . . ] pour que le progrès de la RDC puisse être consolidé », déclare M. Matata, en poste depuis bientôt trois ans.

« La feuille de route que nous avons c?est l?amplification des réformes », précise le chef du gouvernement. Il y a « beaucoup de réformes » en cours « et qui produisent des effets », ajoute-t-il, en citant notamment la bancarisation de la paye des fonctionnaires ou encore la mise en œuvre de la TVA.

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M. Matata mentionne aussi la « libéralisation du secteur de l?assurance », à l’étude au Parlement, et le « secteur de l?électricité, que nous sommes en train de libéraliser » après le vote d’une loi sur le sujet en 2014.

« Je crois au secteur privé et [. . . ] si nous voulons que la RDC demeure sur le chemin de la croissance, nous devons absolument promouvoir le secteur privé », ajoute le Premier ministre.

Depuis son indépendance de la Belgique en 1960, la RDC a été pillée pendant plus de trente ans au profit du dictateur Mobutu Sese Seko et ravagée par deux guerres entre 1996 et 2003 qui ont laissé le pays exsangue.

Extrêmement riche en ressources naturelles, la RDC, dont l’Est continue d’être déstabilisé par des conflits armés, figure en avant-dernière position au classement de l’indice du développement humain (IDH) de l’ONU et reste, en dépit de progrès récents, dans le bas du classement de plusieurs enquêtes internationales sur la gouvernance, la corruption ou le climat des affaires. La grande pauvreté y est la règle pour la plus grande partie de la population.

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M. Matata, dont l’objectif est de hisser le pays au rang de nation émergente à l’horizon 2030, insiste sur la nécessité de « voir le développement comme un processus et non pas une photographie » d’indicateurs économiques à un instant donné. « C’est un processus qui a fait des pays développés aujourd?hui ce qu?ils sont », dit-il

Sur les cinq dernières années, le pays a vu son PIB augmenter en moyenne de 7,7%, selon le Fonds monétaire international (FMI), et le gouvernement table sur une croissance « à deux chiffres » pour 2015.

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M. Matata, qui fut ministre des finances de 2010 à 2012 avant de prendre la tête du gouvernement, insiste aussi sur les progrès en matière de lutte contre l’inflation, aujourd’hui inférieure à 1% selon les statistiques officielles, alors qu’elle dépassait 20% en 2010, et l’effort du gouvernement sur l’éducation. Avec la construction de 500 écoles en trois ans, « la RDC investit dans l’avenir » de pays de 70 millions d’habitants, dit-il.

– Dialoguer avec les miniers –

A l’issue d’une visite en RDC, le numéro deux du FMI, David Lipton, a déclaré début mars avoir été « impressionné » par les progrès du pays.

Il a invité Kinshasa à fournir de gros efforts pour « lutter contre la pauvreté » et « maintenir la stabilité économique » alors que la croissance est tirée essentiellement par le secteur minier, ce qui la rend vulnérable aux chocs extérieurs, comme la baisse actuelle des cours du cuivre, dont le pays est un des principaux producteurs, grâce à ses énormes gisements au Katanga (sud-est).

En février, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) avait laissé entrevoir pour le pays un gain d’une dizaine de places au prochain classement IDH sur la base des derniers indices socio-économiques en sa possession.

Alors que le projet de réforme du code minier déposé au Parlement suscite une forte opposition du patronat, M. Matata indique que l’exécutif est prêt à revoir sa copie.

« Le gouvernement est très ouvert » assure-t-il, disant vouloir « qu?on puisse davantage examiner la question entre le secteur minier et le gouvernement ».

La Fédération des entreprises du Congo (FEC, principal syndicat patronal) reproche au gouvernement de chercher avec le texte actuel « à augmenter les impôts sans tenir compte des effets d’entraînement », et prédit que cela va faire fuir les investisseurs.

M. Matata annonce aussi un effort de l’Etat pour aider les groupes miniers du Katanga qui se plaignent de voir la hausse de leur production entravée par le manque d’énergie disponible.

Il promet pour « les jours qui viennent » la mise en oeuvre d’une série de mesures approuvées en Conseil des ministres pour permettre de « résorber ne fût-ce que partiellement » le déficit énergétique dont se plaignent les groupes miniers

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