Présidentielle au Kenya: 2e débat télévisé sans grand relief
Les huit candidats à la présidentielle kényane du 4 mars se sont affrontés lundi lors d’un nouveau débat télévisé, un peu plus animé que le premier du genre de l’histoire du pays, deux semaines auparavant.
Les échanges étaient cette fois consacrés à l’économie et au problème de la terre, particulièrement aigu au Kenya, où les titres de propriété sont inexistants et favorisent la spoliation et les différends fonciers – parfois violents – entre communautés.
Le temps de parole strictement limité à deux minutes par candidat pour répondre à une question du modérateur ou à un contradicteur, a une nouvelle fois sérieusement limité l’exercice à un catalogue d’engagements très généraux.
Tous les candidats se sont ainsi accordés sur l’importance d’un salaire minimum permettant à chaque Kényan de vivre décemment, mais tous ont esquivé la question sur le montant qu’ils fixeraient en cas de victoire.
L’un des favoris, Uhuru Kenyatta, fils du premier président du pays Jomo Kenyatta et dont la famille est présentée comme le premier propriétaire foncier du pays, a été mis en difficulté à plusieurs reprises sur le sujet de la terre.
Il a plusieurs fois évité de répondre au journaliste qui lui demandait l’étendue exacte des terres possédées par sa famille, acquises à des prix très avantageux lors de l’indépendance du pays à la faveur d’un programme public de transfert foncier.
Poussé dans ses retranchements par la candidate Martha Karua, magistrate et ex-ministre de la Justice, il a simplement confirmé, comme elle le lui demandait, être le propriétaire de plus de 12. 000 hectares de terres dans la province de la Côte kényane.
« Ma famille et moi-même possédons des terres » mais « nous n’avons jamais acquis aucune terre de façon illégale », a-t-il répété à plusieurs reprises.
Le sujet de la corruption a donné lieu à quelques échanges entre candidats qui, après avoir dû presque tous répondre à des questions sur leurs implications respectives supposées dans diverses affaires de corruption, ont lancé les uns envers les autres des accusations similaires.
« Attendiez-vous d’un voleur qu’il dise +j’ai volé+? », a lancé sous les rires de l’assistance Mohammed Abduba Dida, dont la virginité en politique lui a valu d’être le seul candidat épargné par ce type d’accusation.
Il a néanmoins été mis en difficulté par une question sur le fait qu’il dirige une agence de placement de salariés kényans au Moyen-Orient, où des cas de mauvais traitements d’employés africains sont régulièrement rapportés.
Tous les candidats ont fait le voeu que les élections se déroulent pacifiquement, cinq après un scrutin dont la contestation des résultats avait débouché sur des tueries ethniques, qui avaient fait plus d’un millier de morts et plus de 600. 000 déplacés.
M. Kenyatta, soutien à l’époque face à Raila Odinga du sortant Mwai Kibaki qui ne se représente pas, est inculpé de plusieurs crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale pour son implication présumée dans l’organisation de ces violences.
Est également inculpé par la CPI son colistier William Ruto, à l’époque dans le camp de M. Ondinga, qui sera le principal adversaire de M. Kenyatta pour la présidentielle du 4 mars.
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