Migrations : l’UE envisage une « ligne de protection » dans les eaux libyennes

L’UE pourrait soutenir la création d’une « ligne de protection » dans les eaux territoriales libyennes pour décourager les départs de migrants vers l’Europe, selon une proposition confidentielle soumise par la présidence maltaise de l’Union aux Etats membres, consultée samedi par l’AFP.

Des migrants en train d’être secourus par l’équipage du Topaz Responder de l’ONG maltaise Moas et la croix rouge italienne au large des côtes libyennes le 4 novembre 2016. © AFP/ANDREAS SOLARO

Des migrants en train d’être secourus par l’équipage du Topaz Responder de l’ONG maltaise Moas et la croix rouge italienne au large des côtes libyennes le 4 novembre 2016. © AFP/ANDREAS SOLARO

Publié le 21 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.

Les périlleuses traversées de la Méditerranée centrale par les migrants, dont 90% des départs ont lieu depuis la Libye, ont atteint en 2016 un niveau record et les Européens tentent de se prémunir face à un nouvel afflux massif au printemps.

Selon des sources diplomatiques, l’opération navale anti-passeurs Sophia, lancée en 2015 en Mediterranée par l’UE, a permis de sauver des vies, mais a aussi pu constituer un « facteur d’attraction » pour les migrants, tablant sur un sauvetage en mer par les navires européens et sur l’impossibilité d’être refoulés.

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Quant au projet d’étendre la mission de Sophia dans les eaux libyennes, elle semble complexe à mettre en oeuvre, des diplomates pointant l’absence d’autorité unique avec qui s’entendre en Libye.

« En l’absence d’une telle possibilité, l’objectif opérationnel de l’UE dans le court terme pourrait être la création d’une +ligne de protection+ beaucoup plus proche des ports d’origine », dans les eaux territoriales libyennes, selon un « document de réflexion » soumis par Malte aux Etats membres de l’Union.

Cette « ligne de protection » se ferait « avec les forces libyennes comme opérateurs de première ligne, mais avec un soutien européen fort et dans la durée », précise le document, qui vise à préparer un sommet européen prévu le 3 février à Malte, dont la migration constituera l’un des principaux thèmes, avec le Brexit.

Le soutien européen se traduirait notamment par un renforcement de la mission européenne de formation de gardes-côtes libyens, démarrée fin octobre.

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Les Européens devront s’assurer que les migrants interceptés dans les eaux libyennes par les gardes-côtes du pays soient « débarqués » en Libye dans des « conditions appropriées », respectant le droit international, est-il souligné dans le document de la présidence maltaise du Conseil de l’UE.

Le document suggère aussi d’ »examiner de manière complète » les opérations des ONG en Méditerranée, accusées par certains d’encourager les migrants à tenter la traversée.

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Le gouvernement maltais a déjà appelé l’UE à engager un dialogue avec la Libye pour éviter un afflux « sans précédent » de migrants au printemps, invitant les Européens à s’inspirer de l’accord migratoire conclu par l’UE avec la Turquie en mars 2016.

Cet accord controversé a permis de freiner de manière drastique l’afflux de migrants sur les côtes grecques, tandis que les arrivées sur les côtes italiennes ont atteint de leur côté un niveau record l’an dernier, chiffré à plus de 180.000.

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