Egypte: l’ancien chef de l’armée, le maréchal Tantaoui, décoré par Morsi
Le président égyptien Mohamed Morsi a décoré mardi l’ancien chef du pouvoir militaire, le maréchal Hussein Tantaoui, et l’ex-chef d’état-major, Sami Anan, après les avoir récemment mis à la retraite, a annoncé l’agence officielle Mena.
Le maréchal Tantaoui s’est vu attribuer le Collier du Nil, plus haute décoration d’Egypte, « en signe de considération pour l’effort fait pour la patrie », selon la Mena.
M. Anan a pour sa part reçu l’Insigne de la République.
M. Morsi avait créé la surprise dimanche en écartant le maréchal Tantaoui, ministre de la Défense et chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui fut chef d’Etat de fait après la chute de Hosni Moubarak, et le général Anan. Tous deux avaient dans la foulée été nommés conseillers auprès du président.
La décision du président issu des Frères musulmans avait provoqué l’effervescence dans les milieux politiques et sur les réseaux sociaux, qui se demandaient si le maréchal Tantaoui avait accepté sans rechigner d’être écarté.
M. Morsi s’est défendu de vouloir marginaliser des personnes ou des institutions. « Je ne leur veux que du bien. Je veux qu’ils se consacrent à une mission, la protection de la nation », avait-il assuré en allusion aux membres des forces armées.
Selon une page Facebook proche des forces armées, les changements à la direction de la Défense sont « une étape naturelle ».
« Il est temps qu’une nouvelle génération de commandants des forces armées assume la responsabilité sacrée de protéger la nation contre toute menace », selon un communiqué publié sur cette page.
Outre la mise à la retraite de M. Tantaoui, 76 ans, et du général Anan, M. Morsi avait fait sortir du CSFA les chefs de la marine, de l’aviation et de la défense aérienne, pour leur confier des postes élevés dans le secteur public.
Dans un décret mardi, le président a nommé le général Abdel Moneim Bayyoumi chef de la défense aérienne, le général Oussama al-Guendi à la tête de la marine, et enfin le général Younès al-Masri chef de l’aviation.
En plus d’écarter le maréchal Tantaoui, M. Morsi avait annulé les larges prérogatives politiques dont bénéficiaient les militaires.
Il a ainsi mis fin de fait à la tutelle que lui imposait le CSFA qui s’était, dans la foulée de la dissolution de l’Assemblée du peuple dominée par les islamistes, octroyé en juin le pouvoir législatif, limitant considérablement la marge de manoeuvre du président.
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