Cinq casques bleus rwandais tués en deux jours au Darfour

Cinq casques bleus rwandais sont morts vendredi et samedi dans différentes attaques au Darfour, vaste région de l’ouest du Soudan en proie à une insécurité chronique avec son lot de rapts, de braquages et de menaces contre le personnel étranger, sur fond de guerre civile.

Publié le 5 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Deux soldats rwandais de la mission de la paix ONU-Union africaine (Minuad) ont été tués et un troisième a été blessé samedi dans une attaque armée au Darfour-Nord, au lendemain de la mort de trois autres dans la même région.

« Des soldats rwandais étaient en train de distribuer de l’eau à la porte d’un camp de déplacés à Shangil Tobaya lorsqu’un ou deux hommes armés ont tiré sur eux. Deux soldats sont morts et un autre a été blessé », a indiqué samedi à l’AFP une source onusienne sous le couvert de l’anonymat.

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Contacté par l’AFP, le chef des communications de la Minuad, Kemal Saïki, a confirmé ces informations, précisant que les faits étaient survenus vers 16H40 locales (13H40 GMT).

La base de la Minuad à Shangil Tobaya, ville située à 65 kilomètres au sud d’El-Facher, la capitale du Darfour-Nord, jouxte le camp de déplacés. Les casques bleus étaient donc à proximité de leur campement lorsqu’ils ont été la cible de tirs.

« Un véhicule (des casques bleus) a été pris » par les assaillants, a dit à l’AFP une autre source proche du dossier, suggérant qu’il pourrait s’agir d’un braquage de voitures ayant mal tourné.

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping, a « condamné vigoureusement » l’attaque.

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Ces décès surviennent au lendemain de la mort de trois autres casques bleus rwandais dans une attaque à Saraf Omra, ville située à une centaine de kilomètres de la frontière tchadienne.

Il s’agit du plus grand nombre de morts en 24 heures au sein de la mission de la paix depuis une embuscade en juillet 2008 qui avait coûté la vie à sept casques bleus rwandais à Shangil Tobaya.

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Ces attaques portent à 22 le nombre de casques bleus tués au Darfour depuis le début du déploiement en janvier 2008 de la Minuad, qui compte actuellement plus de 18. 000 soldats et policiers sur le terrain.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait « déploré » l’attaque de vendredi et demandé au gouvernement soudanais « de faire de son mieux pour assurer que les auteurs de ces actes soient identifiés rapidement et traduits en justice », selon un communiqué.

Le conflit au Darfour a fait 300. 000 morts depuis 2003 selon les estimations de l’ONU –10. 000 d’après Khartoum–, ainsi que 2,7 millions de déplacés.

Les affrontements entre mouvements rebelles et forces gouvernementales sont beaucoup moins fréquents aujourd’hui qu’au début du conflit, mais des problèmes d’insécurité se sont généralisés, comme les braquages de véhicules et les vols armés dans les résidences des ONG. D’autres ont fait leur apparition, comme les enlèvements.

Depuis l’émission en mars d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir, cinq enlèvements d’expatriés sont survenus au Darfour et trois autres dans des zones limitrophes, au Tchad et en Centrafrique.

Deux employés civils de la force de maintien de la paix kidnappés à la fin du mois d’août à Zalingei, dans le Darfour-Ouest, et un employé franco-britannique de la Croix-Rouge Internationale (CICR) enlevés au mois d’octobre sont toujours aux mains de leur ravisseurs.

Un groupe du Darfour revendiquant les rapts récents de trois humanitaires français au Tchad et en Centrafrique a menacé cette semaine de les tuer.

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