Côte d’Ivoire : silence, ça réseaute !

Rapprocher l’administration et le citoyen via… internet. C’est dans cet objectif que l’État va installer 7 000 km de fibre optique, créer 3 000 cybercentres et distribuer 500 000 ordinateurs.

Publié le 17 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

Alassane Ouattara en mai 2011. © Franck Castel/Wostok Press
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Côte d’Ivoire : 2011-2015, le vrai bilan

Cinq ans après le scrutin de 2010, les Ivoiriens s’apprêtent à retourner aux urnes pour élire leur président. Le point sur les réalisations d’Alassane Ouattara, qui brigue un nouveau mandat… et sur les défis qui attendent un pays en voie d’apaisement.

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La Côte d’Ivoire a peut-être trouvé son nouveau levier de croissance : la gouvernance électronique, c’est-à-dire l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) par l’administration, qu’il s’agisse de la transmission de données ou des actes administratifs de tous les jours. « Le passage de la Côte d’Ivoire à la gouvernance électronique s’impose, car d’énormes pertes financières sont liées au mode actuel de gestion de l’administration. Les coûts des services pour le contribuable demeurent élevés parce qu’ils sont très peu informatisés », explique Bruno Koné, le ministre de la Poste et des TIC. Mais pour atteindre le service universel du téléphone et d’internet, maillon essentiel de la réalisation d’un tel projet, le pays doit encore se doter des infrastructures nécessaires.

L’État a lancé plusieurs projets, dont le principal reste la pose de 7 000 km de fibre optique à travers tout le pays. Depuis 2012, entre 40 et 50 milliards de F CFA (de 61 à 76 millions d’euros) ont été injectés dans la réalisation d’un premier réseau long de 1 400 km, qui attend toujours d’être mis en service. Les opérateurs de téléphonie mobile comme le sud-africain MTN, le français Orange et Moov, filiale locale de Maroc Télécom, se sont tous engagés dans le financement des travaux. La contribution prévue de l’État est de 115 milliards de F CFA.

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Un Ivoirien, un ordinateur

« Pour nous, il est hors de question de créer un apartheid numérique. Il faut poursuivre les investissements », confie Bruno Koné. C’est dans cette optique que l’État vient de lever 100 milliards de F CFA auprès des banques locales pour financer l’accès aux TIC, tant en milieu rural qu’en zone urbaine. Un autre projet a été annoncé en avril, celui de créer près de 3 000 cybercentres jusque dans les localités les plus reculées du pays. Le président, Alassane Ouattara, a aussi lancé en février une grande opération, « un Ivoirien, un ordinateur », visant à distribuer quelque 500 000 appareils à ses concitoyens.

Ainsi soutenu à bout de bras par les pouvoirs publics, le secteur des TIC est en pleine évolution en Côte d’Ivoire. Avec un chiffre d’affaires d’environ 1 000 milliards de F CFA en 2014, il contribue à hauteur de 7 % à 8 % au PIB national. Et les applications ne manquent pas. Dans le cadre de la modernisation de l’agriculture, le gouvernement veut lancer une Bourse des produits vivriers copiée sur le modèle éthiopien. Par ailleurs, l’arrivée des nouvelles technologies rend d’ores et déjà de précieux services à la lutte contre la cybercriminalité.

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