Maroc – Hakima El Haité : après la COP21, cap vers la COP22

En pointe lors de la conférence de Paris, la ministre marocaine de l’Environnement prépare déjà l’édition 2016. Qui se tiendra à Marrakech.

À la terrasse de son bureau, à Rabat, en 2014. © DR

À la terrasse de son bureau, à Rabat, en 2014. © DR

Publié le 15 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

«Le climat change : les sociétés sont en mouvement, elles n’ont pas attendu les gouvernements. Il va falloir nous mettre à niveau. » Déjà très active à la COP21, à Paris, où son pays, le Maroc, était à la tête du groupe Afrique, Hakima El Haité, 50 ans, ministre déléguée à l’Environnement, sera en première ligne à la COP22, qui se tiendra à Marrakech en 2016. Nul doute que cette femme de caractère, proche de la sœur du roi, Lalla Hasna, elle-même présidente de la Fondation Mohammed-VI pour la protection de l’environnement, saura y faire entendre sa voix.

Figure du Mouvement populaire, un parti de droite libéral au fort ancrage rural, « Hakima », comme l’appelle affectueusement Abdelilah Benkirane, le chef du gouvernement, a engagé de nombreuses réformes et mis son ministère au vert. À l’instar de sa maison, où elle recycle tout, récupère l’eau fluviale pour sa piscine et a installé des panneaux solaires.

Elle s’engage en politique au lendemain des attentats de Casablanca, en 2003

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Enfant, El Haité se rêve médecin, mais la découverte de la microbiologie de l’eau change son regard sur le monde. « J’ai compris pourquoi l’oued Fès, qui passait sous la maison de mon oncle, s’était asséché ; pourquoi les fontaines du patio de la maison de mes parents s’étaient mises à sentir mauvais… ». Après avoir obtenu deux doctorats et créé EAUGlobe, une entreprise spécialisée dans l’ingénierie et les travaux environnementaux, elle est depuis 2013 à la tête du tout premier ministère délégué à l’Environnement.

Dernière (et unique fille) d’une fratrie de neuf, El Haité s’inspire de sa mère. « Elle n’était pas féministe, mais nous étions tous logés à la même enseigne. Mon père, mes frères et moi passions la serpillière, aidions à faire le pain et la cuisine. »

Pour ses filles, elle s’engage en politique au lendemain des attentats de Casablanca, en 2003. « Je leur devais de défendre l’idée de justice sociale et d’égalité entre les sexes, de me battre pour un Maroc où l’islam a toujours été tolérant et ouvert. »

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