La nouvelle vie de Donald Kaberuka
L’économiste rwandais avait à peine quitté la présidence de la BAD qu’il enseignait à Harvard. Aujourd’hui, il entre chez l’un des plus grands capital-investisseurs.
Jusqu’ici, Donald Kaberuka a déjoué tous les pronostics. Nombreux sont ceux qui imaginaient que le Rwandais, dont le dernier mandat à la tête de la BAD s’est achevé en septembre, rentrerait au pays pour y occuper une haute fonction auprès du président Paul Kagamé, dont il avait été le ministre des Finances.
D’autres voyaient plutôt Donald Kaberuka à la tête d’une grande organisation internationale. Et certains ont sérieusement cru qu’il se lancerait dans un projet tel que l’électrification de l’Afrique, porté par le Français Jean-Louis Borloo.
Finalement, le prédécesseur du Nigérian Akinwumi Adesina, le nouveau président de la BAD, ne fera rien de tout cela. Du moins pour l’instant. Le 10 septembre, soit neuf jours seulement après son départ de la BAD, c’est à Harvard, la prestigieuse université américaine, que cet économiste formé à Glasgow, en Écosse, a pris de nouvelles fonctions. Il y a rejoint le Centre pour le leadership public (CPL), créé en 2000 pour former des dirigeants capables d’agir dans des environnements complexes et changeants. Celui qui est souvent qualifié d’afropragmatique s’y occupe des questions liées aux études économiques et au développement en Afrique.
Banques d’affaires et fonds d’investissement recrutent des personnalités africaines influentes.
Plus récemment, Donald Kaberuka a encore suscité la surprise en devenant le conseiller principal de TPG/Satya, une coentreprise formée par deux grandes sociétés de capital-investissement : le géant américain TPG Growth et le britannique Satya Capital, propriété du milliardaire soudanais Mo Ibrahim.
Réseau et expertise
Kaberuka devrait apporter à cette structure, qui a annoncé vouloir investir jusqu’à 1 milliard de dollars en Afrique, son réseau et, surtout, son expertise sur les opportunités qui y foisonnent.
« Le capital-investissement est en passe de transformer l’Afrique. TPG/Satya possède une connaissance du secteur, des moyens opérationnels et une expérience internationale qui lui confèrent une position unique pour aider à développer le potentiel des entreprises », explique l’intéressé.
Sa nomination confirme une tendance qui se dessine depuis quelques mois : banques d’affaires et fonds d’investissement recrutent des personnalités africaines influentes. La Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, ex-ministre des Finances de son pays et ancienne directrice générale de la Banque mondiale, a ainsi rejoint récemment la banque d’affaires française Lazard.
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