Côte d’Ivoire : jusqu’où ira Hamed Bakayoko ?
L’ancien journaliste et homme d’affaires est devenu en une décennie un acteur politique incontournable : ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, véritable numéro deux du gouvernement, proche du président Ouattara… Reste à savoir s’il peut aller plus haut et quelle sera sa position à l’occasion de la présidentielle de 2020.
À Abidjan, c’est déjà le temps des grandes manœuvres. En ligne de mire : l’après-Alassane Dramane Ouattara (ADO), prévu en 2020. Et pour la première fois depuis la mort de Félix Houphouët-Boigny, aucun des ténors politiques ivoiriens de ces deux dernières décennies – Ouattara, Henri Konan Bédié (HKB) et Laurent Gbagbo – n’y participera. Une opportunité à saisir pour tous les autres, dont les appétits s’aiguisent, naturellement. En coulisses aujourd’hui, au grand jour demain.
Au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir), beaucoup de noms circulent. De l’actuel secrétaire général de la présidence, Amadou Gon Coulibaly, qui aurait la préférence du chef de l’État, à son adjoint Thierry Tanoh, en passant par le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, et son « frère ennemi », le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, voire, plus étonnant, le patron du Credit suisse, Tidjane Thiam. Sans oublier l’éternel ministre des Infrastructures, Patrick Achi.
Le poste de vice-président, dont les contours restent flous (poste honorifique ou véritable numéro deux de l’État qui pourrait être amené à succéder à ADO ?) et que la prochaine révision constitutionnelle devrait mettre en place, semble promis à un membre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Il pourrait échoir à l’actuel Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, ou à son prédécesseur, Jeannot Ahoussou Kouadio. Le jeu de chaises musicales qui en découlera donnera quelques indices sur les chances ou sur le rôle des uns et des autres dans l’optique de la présidentielle de 2020.
Les pronostics vont bon train. Au cœur des débats, un homme occupe une place particulière : Hamed Bakayoko, 51 ans. Membre du premier cercle de Ouattara – seuls son frère Téné Birahima Ouattara et Amadou Gon Coulibaly sont plus proches de l’actuel président -, Hamed Bakayoko est ministre de l’Intérieur depuis 2011 et le seul ministre d’État du gouvernement, ce qui en fait un « vice-Premier ministre » en puissance, surtout depuis qu’il est monté en première ligne après l’attentat de Grand-Bassam.
Décrit comme « un excellent ministre » par ADO, qui le surnomme « petit Pasqua », il est l’homme de toutes les missions secrètes ou délicates. C’est lui qui assure la protection de Laurent Gbagbo lors de son arrestation, avant de participer aux négociations avec son camp alors en exil au Ghana. Plus tard, il gérera la crise puis la transition burkinabè.
Bref, franc-maçon et grand maître de la Grande Loge de Côte d’Ivoire, « Hambak », comme le surnomment les Ivoiriens, est aujourd’hui une personnalité de poids au sein du Rassemblement des républicains (RDR), au point qu’il semble évident qu’il tiendra l’un des premiers rôles dans le casting de 2020. Seule interrogation : décidera-t-il de se lancer lui-même dans la course à la succession ou agira-t-il au service d’un autre ?
Qui l’aurait cru dix ans plus tôt, quand cet ancien patron de médias (Le Patriote, Radio Nostalgie) n’était encore qu’un jeune ministre des Nouvelles Technologies de l’information et de la communication (NTIC) ? Un « petit » d’Adjamé, connu pour son goût de la fête, qui avait interrompu ses études de médecine ?
Son ami d’enfance, Omer Ludovic Konan Kan, directeur administratif et financier de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, résume assez bien son évolution : « En 2011, tout le monde avait sauté au plafond lorsqu’il avait été nommé ministre de l’Intérieur, un poste ultrasensible dans un contexte de vide sécuritaire. Il a remis de l’ordre dans le pays [l’indice général d’insécurité est passé de 3,8 % en janvier 2012 à 1,1 % en décembre 2015], empêché sa déstabilisation par les activistes pro-Gbagbo réfugiés à l’étranger et organisé des élections sans violences ni incidents, ce qui n’était pas gagné d’avance. Désormais, plus personne ne s’étonne de sa présence. »
Même son de cloche chez son collègue de l’Économie numérique et de la Poste, Bruno Nabagné Koné : « Hamed n’a aucun complexe et ne se fixe aucune limite. Il a su surmonter ses handicaps de départ, dont son cursus universitaire ou son image. Aujourd’hui, tout le monde a oublié. »
D’Adjamé au Plateau, en passant par Ouaga
Tout commence dans le quartier d’Habitat-Extension, dans la commune d’Adjamé, où Hamed Bakayoko passe les premières années de sa vie. Il vient d’une famille pieuse et conservatrice, descendant d’érudits musulmans comme M’fa Moussa Bakayoko, qui fonda la ville de Koro, dans le nord-ouest de la Côte d’Ivoire. Il n’a que 7 ans quand sa mère, Mayama, décède. C’est donc le père, Anliou, qui élèvera de manière rigoureuse Hamed, ainsi que son frère aîné, Zoumana, aujourd’hui député et adjoint au maire du Plateau, et leurs deux sœurs, Fatima et Aminata.
Avec Sankara et sa révolution, Bakayoko s’éveille à la politique
Il obtient son BEPC au collège moderne d’Adjamé, part en classe de seconde au lycée classique d’Abidjan, avant de décrocher son baccalauréat série D au collège Notre-Dame-d’Afrique de Biétry. Orienté vers la faculté de droit de l’université d’Abidjan, il suit pourtant les conseils de son père et part au Burkina en 1984 pour s’inscrire en… médecine. Ce séjour au pays des Hommes intègres marquera un tournant décisif dans sa vie. Avec Sankara et sa révolution, Bakayoko s’éveille à la politique. Il observe.
« Le Burkina m’a permis de comprendre l’importance du pragmatisme en politique. Là-bas, j’ai vu de grands idéologues. Cependant, j’ai constaté qu’en termes d’efficacité, ce n’était pas toujours ça… » nous expliquait-il à Abidjan, fin mars.
De retour en Côte d’Ivoire après quatre années passées à Ouagadougou, et alors qu’il poursuit ses études de médecine à l’université de Cocody, il devient un militant actif du Mouvement des étudiants et élèves de Côte d’Ivoire (MEECI), un syndicat proche du PDCI-RDA (Rassemblement démocratique africain). En 1990, il fonde le mouvement de la Jeunesse estudiantine et scolaire du PDCI (JESPDCI). Son vice-président n’est autre que l’actuel ministre des Affaires étrangères, Albert Toikeusse Mabri.
Et l’on aperçoit souvent sans son bureau un certain Kouadio Konan Bertin (KKB). Un an plus tard, dans un contexte marqué par le retour au multipartisme et l’avènement du pluralisme médiatique, « Bobby » – surnom que lui donnent ses amis les plus proches – lance le journal Le Patriote. Un organe dont le but est de défendre Houphouët et le PDCI face à l’opposition. Ce qui fera dire un jour au « Vieux », à propos de Bakayoko : « Mais qui est ce monsieur qui crée un journal pour me défendre sans rien me demander ? »
L’outil pro-Houphouët se mettra plus tard au service de son Premier ministre, Alassane Ouattara. Ce qui, dans la guerre que se livrent ce dernier et l’autre « héritier », HKB, vaudra à Bakayoko quatre mois et seize jours de détention à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, la célèbre Maca. Il est incarcéré en février 1994, deux jours après sa première Saint-Valentin avec Yolande, rencontrée six mois auparavant à l’aéroport de Paris et qui deviendra sa femme un an plus tard.
En cause ? Le courrier d’un lecteur publié dans Le Patriote et traitant HKB de « nabot ». La publication sera mise en sommeil jusqu’en 1998. Hamed est passé entre-temps de la presse écrite à la radio, en prenant en 1993 la présidence de Nostalgie, la première station privée du pays. Il a alors 28 ans. Au sein du capital se retrouvent le groupe éponyme, qui en possède 35 %, Dominique Ouattara et lui-même. La radio étend rapidement ses ondes à l’Afrique entière.
Hamed Bakayoko ouvre les stations de Dakar puis de Libreville, où il fait la rencontre d’Ali Bongo et d’André Mba Obame. Il est ensuite élu, en 2001, président du Conseil national des patrons de presse. La parenthèse médiatique peut alors se refermer pour laisser place à la politique.
Le déclic Ouattara
« Hambak » a toujours évolué à la périphérie d’une sphère politique à laquelle il s’est intéressé très jeune. D’abord à travers les mouvements associatifs auxquels il a participé après son expérience burkinabè. Puis grâce à son quotidien et à sa radio mis au service d’ADO face à Bédié, avant de rejoindre le camp de son champion, de retour d’exil après le coup d’État du général Gueï, en 1999. Mais si aujourd’hui Ouattara et Bakayoko ne sont jamais très loin l’un de l’autre, ils se sont longtemps ratés.
En 1988, le jeune étudiant apprend qu’ADO, alors gouverneur de la BCEAO, doit visiter le chantier du siège de l’institution à Ouagadougou. Il s’y précipite pour le rencontrer, mais sans succès. Deuxième épisode quatre ans plus tard, quand Bakayoko prononce un discours lors du Congrès des jeunes du PDCI. Jean-Baptiste Gomis, chef de cabinet du Premier ministre, et Camille Alliali, ministre d’État, le repèrent et en informent le président Félix Houphouët-Boigny. ADO, lui, est dans la salle. Il note son nom.
il a ADO sera comme mentor et Dominique comme « marraine »
Une année passe, puis le patron du Patriote souhaite traiter dans les colonnes du quotidien le mariage supposé, mais pas encore annoncé, d’ADO avec Dominique Nouvian. Il obtient un rendez-vous avec cette dernière, à sa résidence, grâce notamment à l’entremise d’Ally Coulibaly, patron de la télévision ivoirienne à l’époque et ministre de l’Intégration africaine aujourd’hui. La future première dame lui confirme l’information. La discussion se poursuit puis, à l’improviste, ADO arrive, embrasse Dominique et se tourne vers Hamed Bakayoko.
« Alors, jeune frère, comment ça va ? » lui dit-il dans un sourire. Démarre alors un long compagnonnage avec le couple. ADO sera son mentor, Dominique sa « marraine », comme le dit « Hambak » lui-même. Elle est même témoin lors de son mariage en 1995 avec Yolande Tanoh, dont le père, Emmanuel, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats et membre influent du RDR – il dirigera la campagne d’ADO, en 2010, dans l’est du pays -, initiera Hamed à la franc-maçonnerie. Avec le succès que l’on sait…
Bakayoko est de tous les combats d’ADO. Face à Bédié puis à Gueï. Et plus encore face à Laurent Gbagbo, lors de la décennie de crise 2000-2011. Après les accords de Marcoussis, en 2003, quand tous les grands partis se partagent les maroquins du gouvernement d’union nationale – « le gâteau », disent certains -, il devient ministre des NTIC.
Il le reste jusqu’à la dissolution du gouvernement en 2010, orchestrée par Gbagbo, qui rejette les résultats de la Commission électorale indépendante dirigée par l’oncle de Bakayoko, Youssouf, qui donnent Ouattara vainqueur. Un Laurent Gbagbo avec lequel « il entretient des relations de respect mutuel », se souvient un ministre de l’époque. L’animal politique hors norme qu’est le « camarade Laurent » va même jusqu’à le fasciner. Comme souvent, Bakayoko joue les go-between, fait passer les messages.
Il se fiche des obédiences, des ethnies, des catégories sociales, affirme Omer Kan, son ami depuis plus de trente ans
Notamment quand la situation se tend, entre 2005 et 2010, à l’approche d’une élection présidentielle attendue mais sans cesse repoussée, jusqu’à ce que des sondages positifs convainquent Gbagbo d’organiser le scrutin.
« Hamed ne cloisonne pas, il se fiche des obédiences, des ethnies, des catégories sociales, affirme Omer Kan, son ami depuis plus de trente ans. Il venait d’un quartier populaire, Adjamé, mais fréquentait aussi des jeunes de Cocody. Il ne s’est jamais braqué contre Gbagbo et a toujours pris soin de l’écouter, voire de tenter de comprendre son point de vue. Au gouvernement, pendant sept ans, il était l’un des rares à ne pas être considéré comme un radical. Quand, au plus fort de la crise, tout le monde lui enjoignait de se séparer de son chauffeur, Hervé Zouzoua, un Bété qui travaillait pour lui depuis vingt ans, il s’y est refusé. Et aujourd’hui, il conserve des liens avec des proches de l’ancien président. Il en a fait rentrer certains d’exil, tels Marcel Gossio, Jacques Anouma ou Gervais Coulibaly, qu’il protège. »
Le 11 avril 2011, quand Gbagbo est finalement arrêté dans sa résidence de Cocody par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), Ouattara désigne Bakayoko pour veiller sur l’ancien chef de l’État à l’hôtel du Golf et empêcher qu’un comzone ou un soudard un peu trop revanchard ne commette l’irréparable. C’est tout sauf un hasard.
Soro, le frère ennemi
Impossible de brosser le portrait de Bakayoko sans parler de Guillaume Soro. Deux coqs dans une même basse-cour… Ils se connaissent depuis l’époque où le premier dirigeait sa radio quand le second était secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), entre 1995 et 1998. Ils deviennent peu à peu concurrents. En 2003, l’un est ministre des NTIC, l’autre de la Communication.
Quatre ans plus tard, après les accords de Ouagadougou, Soro devient le chef de Bakayoko, puisqu’il est nommé Premier ministre. Aujourd’hui, même s’ils se donnent l’accolade en public, leurs relations sont glaciales.
Et leurs entourages respectifs font tout pour qu’elles le restent. En jeu, bien sûr, la prochaine présidentielle. Si Soro, chef de la rébellion, puis président de l’Assemblée nationale – et donc numéro deux du pays dans l’ordre protocolaire -, a souvent eu une ou plusieurs longueurs d’avance sur son adversaire, le vent semble avoir tourné. L’ex-enfant prodige de la politique ivoirienne fait désormais face à des ennuis judiciaires, en France et au Burkina. Pis, l’affaire des écoutes téléphoniques et son implication supposée dans la tentative de putsch manqué du général Gilbert Diendéré lors de la transition burkinabè ont considérablement écorné son image, l’éloignant de l’orbite présidentielle.
Un ami des deux hommes, proche par ailleurs du président ADO, le confirme : « Avant, Ouattara donnait plus d’importance à Soro et considérait que Hamed n’était pas encore suffisamment mature. Le dossier burkinabè, entre autres, a fait évoluer sa réflexion. Guillaume s’y est brûlé les ailes, quand Hamed a démontré qu’il avait changé et mûri. C’est lui qui l’a géré, c’est lui qui s’est époumoné à convaincre tout le monde que [Roch Marc Christian] Kaboré serait élu. »
Même « Photocopie », le frère d’ADO et ministre chargé des Affaires présidentielles, longtemps méfiant à son égard, semble avoir changé d’avis. Passé de rebelle oblige, Soro demeure plus clivant que « Hambak ». Moins « en place » également au sein d’un RDR où son ennemi jouit, par ailleurs, du soutien interne de figures telles qu’Amadou Gon Coulibaly, Henriette Dagri Diabaté ou Adama Toungara. Soro au RDR, c’est un peu Konan Banny au PDCI : il semble condamné à évoluer en périphérie. Mais c’est aussi une bête politique, « épatant de maturité », comme le reconnaît l’un de ses anciens ministres – qui ne le porte pourtant pas dans son cœur. Enterrer trop tôt cet as du rebond serait une grave erreur.
2020 : ira, ira pas
« Rien n’indique que Hamed ait l’ambition de devenir président, précise Omer Kan, qui, avec Yolande Bakayoko, le connaît sans doute le mieux. Pour l’instant, il observe. Mais il faudra que l’on m’explique pourquoi, si le RHDP fait les choses correctement pour 2020, il ne serait pas le candidat idéal. Son bilan parle pour lui, il est encore jeune et apprécié de la jeunesse de ce pays ; c’est quelqu’un de simple, qui connaît le monde politique comme celui des affaires. C’est aussi le seul, à l’exception d’un Tidjane Thiam peut-être, qui puisse glaner des voix partout, au RDR comme au PDCI, dont il est issu, au FPI [Front populaire ivoirien], etc. »
Un fin connaisseur du sérail se veut plus nuancé : « Il a beaucoup progressé, certes, mais il n’a pas encore une image compatible avec celle que l’on se fait d’un chef d’État, notamment à cause de son passé de golden boy. Il peut facilement s’emporter et commettre des erreurs. Et puis tout le monde s’excite sur lui ou sur Soro, mais qui vous dit qu’ADO n’a pas fait un autre choix ? »
L’équation 2020 recèle il est vrai de nombreux paramètres que personne ne maîtrise véritablement. Quid du supposé « deal » entre ADO et Bédié qui voudrait que ce soit au tour du PDCI d’être au pouvoir ? Les militants de ce dernier accepteraient-ils une nouvelle fois de laisser passer le train ? Si Alassane désignait son dauphin, un Amadou Gon Coulibaly par exemple, arriverait-il pour autant à imposer celui-ci aux électeurs ?
Dans quel état sera l’opposition, notamment le FPI de Pascal Affi Nguessan, qui aura forcément un impact sur le scrutin ? « 2020, c’est encore loin, il peut se passer beaucoup de choses d’ici là », analyse Bruno Koné, porte-parole du gouvernement. Mais, quoi qu’il arrive, « Hambak » aura son mot à dire. Peut-être aussi se projette-t-il au-delà, en 2025 par exemple. Après tout, il n’aura que 60 ans…
QUEL RÉSEAU EN AFRIQUE ?
Sur le continent, Hamed Bakayoko entretient des relations étroites, voire des amitiés, avec de nombreux chefs d’État. Il est ainsi très proche du nouveau président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré. Il s’est d’ailleurs très tôt évertué à convaincre ses collègues ivoiriens et son patron, Alassane Ouattara, – pour le moins dubitatifs au départ – que le successeur de Blaise Compaoré et de Michel Kafando serait l’ancien Premier ministre et président de l’Assemblée.
Le Gabonais Ali Bongo Ondimba et le Congolais Denis Sassou Nguesso, francs-maçons comme lui, l’apprécient, tout comme le Togolais Faure Gnassingbé, rencontré lorsqu’ils étaient tous deux ministres des Télécommunications dans leurs pays respectifs, ou le Malien Ibrahim Boubacar Keïta. Mêmes affinités avec Macky Sall, qu’il a vu mi-mai à Dakar, d’où il est revenu, dit-il, « très impressionné par ce chef d’État moderne et par les performances du Sénégal ».
Last but not least, Mohammed VI. Bakayoko a été désigné ministre accompagnateur du roi du Maroc lors d’une visite officielle du souverain chérifien en 2013 (en l’absence du Premier ministre, en déplacement) en Côte d’Ivoire. Les deux hommes, du même âge, ont sympathisé, dînant ensemble à Abidjan ou quittant le tumulte de la capitale économique pour passer quelques jours à Assinie… M6 aime à s’extraire, quand il le peut, des rigueurs du protocole. Il a trouvé en Bakayoko la personne idoine pour l’y aider. Depuis, ils s’appellent et se voient régulièrement.
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