Mali – Mohamed Ag Erlaf : « Nos forces de défense et de sécurité seront mobilisées pour la présidentielle »
À l’approche de la présidentielle du 29 juillet, Mohamed Ag Erlaf, ministre de l’Administration territoriale du Mali, précise à Jeune Afrique le dispositif de sécurité prévu par le gouvernement, représentant l’un des principaux défis à relever.
Présidentielle 2018 : le Mali est-il vraiment prêt ?
La présidentielle aura lieu le 29 juillet. Une gageure pour le gouvernement, qui dispose de cinq mois pour organiser le scrutin dans un climat sécuritaire tendu et alors qu’une partie du pays échappe au contrôle de l’État. Sécurité, logistique, financement, réclamations de l’opposition… Les défis à relever sont nombreux.
Alors que la présidentielle malienne aura lieu le 29 juillet prochain, de nombreux défis doivent encore être relevés par l’État, notamment la question de la sécurisation de cet immense espace, dont certaines zones sont encore maîtrisées par des groupes jihadistes.
Mohamed Ag Erlaf, le ministre de l’Administration territoriale du Mali, précise à Jeune Afrique la stratégie envisagée par le gouvernement.
Jeune Afrique : Quelles mesures comptez-vous prendre pour assurer le bon déroulement de la présidentielle ?
Mohamed Ag Erlaf : Le président et le gouvernement ont élaboré une stratégie pour que les élections soient crédibles, transparentes, et qu’elles se tiennent dans un climat apaisé. Il y a trois semaines, nous avons par exemple mis en place un cadre de concertation avec les partis de la majorité et de l’opposition pour améliorer notre système électoral et proposer une révision de la loi électorale. Nous sommes dans une logique inclusive pour que tous les acteurs politiques soient associés à la préparation des scrutins à venir.
Notre « plan de sécurisation » du Centre prévoit une montée en puissance des forces de sécurité dans cette région
Quel est le dispositif prévu pour assurer les opérations de vote ?
L’ensemble de nos forces de défense et de sécurité seront mobilisées le jour J : l’armée, mais aussi la police, la gendarmerie ou encore la garde nationale. Notre « plan de sécurisation » du Centre prévoit une montée en puissance des forces de sécurité dans cette région, ainsi qu’une réinstallation de l’administration dans les sous-préfectures et les préfectures.
Dans le Nord, un dispositif semblable sera appliqué en coopération avec les mouvements signataires de l’accord de paix d’Alger. Ces mouvements vont nous fournir des éléments pour sécuriser les villes du Nord et assurer la logistique le jour du vote. Ils vont aussi accompagner le retour de l’administration dans certaines zones avant l’élection.
Y compris à Kidal ?
Surtout à Kidal. L’administration y sera de retour avant la tenue de l’élection.
Pour la présidentielle, la Minusma va de nouveau nous aider à acheminer le matériel électoral à travers le pays
Vous ne craignez pas que cela provoque de nouvelles tensions ?
Si cela est fait en concertation avec les mouvements signataires de l’accord de paix, qui sont prêts à sécuriser le dispositif, pourquoi cela susciterait-il des tensions ?
Quel appui attendez-vous de la Minusma ?
Lors des élections communales de novembre 2016, la Minusma nous avait beaucoup aidés sur le plan logistique, notamment grâce à ses vols desservant les villes du Nord. Pour la présidentielle, elle va de nouveau nous aider à acheminer le matériel électoral à travers le pays. Ses troupes aideront aussi à sécuriser le scrutin.
Notre priorité est de déployer l’administration sur l’ensemble du territoire d’ici au 29 juillet
Pouvez-vous garantir aux Maliens qu’ils pourront tous aller voter, même dans les zones où l’administration n’est pas présente ?
C’est notre objectif. L’ensemble de la classe politique, majorité comme opposition, est engagée pour la bonne tenue de cette élection dans un climat apaisé. Nous ne pouvons pas faire d’élection sans administration et sans la présence d’agents locaux de l’État. Notre priorité est donc de déployer l’administration sur l’ensemble du territoire d’ici au 29 juillet.
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