Maroc : Aïn Dalia, la « cité du futur » en gestation près de Tanger

Grace à un partenariat entre BMCE Bank of Africa, la région et le chinois Haite, une ville intelligente va sélever à Aïn Dalia.

Le roi du Maroc, le 20 mars au palais de Tanger, devant la future Cité Mohammed VI-Tanger Tech. © Fadel Senna/AFP

Le roi du Maroc, le 20 mars au palais de Tanger, devant la future Cité Mohammed VI-Tanger Tech. © Fadel Senna/AFP

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Publié le 18 avril 2018 Lecture : 2 minutes.

L’avenue Mohammed-VI, à Tanger, le long de la baie tangéroise. © Dubois/Andia.fr
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Maroc : le paradoxe du Nord

A l’ouest, Tanger et sa petite sœur Tétouan, symboles d’une mondialisation heureuse. A l’est, Al Hoceima, longtemps oubliée du développement. Si toutes trois dorment désormais dans le même lit administratif, les premières finiront-elles par réveiller l’arrière-pays rifain ?

Sommaire

Le 20 mars 2017, le roi du Maroc lançait le projet de la Cité Mohammed VI-Tanger Tech, une ville intelligente située à Aïn Dalia, à une quinzaine de kilomètres au sud de Tanger. Une superficie de 2 000 ha, 300 000 habitants à terme, 100 000 emplois créés (dont 90 000 pour les start-u) par 200 entreprises chinoises, qui investiront 10 milliards de dollars sur dix ans pour leur installation…

Les chiffres donnent le tournis. « Il s’agit d’une cité industrielle, moderne, intégrée, durable, intelligente et connectée », explique Othman Benjelloun, président de BMCE Bank of Africa. La banque du magnat marocain (deuxième fortune du royaume avec 1,7 milliard de dollars [soit près de 1,4 milliard d’euros], selon Forbes) porte le projet, avec le conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima (TTAH) et le conglomérat chinois Haite, spécialisé dans l’aéronautique et l’automobile.

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À ceux qui doutent encore de la capacité de l’industriel de Chengdu à relever le défi, Othman Benjelloun rétorque que « le groupe Haite est à l’origine de ce projet inspiré des villes industrielles chinoises. Il en est un élément clé et il le restera. Même si un groupe privé ne peut, seul, assumer une telle responsabilité ».

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En décembre 2017, les trois partenaires ont créé la Société de développement Tanger Tech (SDTT), établie à Casablanca et dotée d’un capital de 500 millions de dirhams (44 millions d’euros), dont 100 millions apportés par la région.

Dans un esprit de partenariat public-privé national et international, le tour de table de la SDTT sera élargi à d’autres investisseurs marocains et chinois, mais la participation de BMCE Bank of Africa sera maintenue à 20 % du capital – afin de mieux gérer les risques en cas de défaillance de l’un des autres actionnaires.

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Route de la soie

Les plans de lotissement et les travaux de viabilisation des terrains (réseaux de voirie, d’électricité, d’eau potable) ont été réalisés, et le programme de la première phase (500 ha), en cours d’élaboration, sera livré fin juin, précise Othman Benjelloun, afin que les investisseurs chinois puissent démarrer les travaux nécessaires à leur installation au troisième trimestre de 2018.

Parmi eux, le constructeur BYD, spécialisé dans les véhicules électriques, a signé un protocole d’accord avec le gouvernement le 9 décembre pour réserver 50 ha sur lesquels bâtir quatre usines – une pour les voitures, une pour les bus et camions, une pour les trains électriques et la dernière pour les batteries –, avec à la clé 2 500 emplois. D’autres constructeurs ont déjà manifesté leur intérêt, parmi lesquels Dicastal, Giti, Lear et Yazaki. Ce qui est sûr pour le moment, c’est que Tanger-Métropole sera sur la nouvelle route de la soie chinoise.

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