RD Congo : où sont passés les caciques du MLC ?
Les caciques du Mouvement de libération du Congo, autrefois aux côtés de Bemba, ont tous quitté le navire.
Branle-bas de Bemba en RDC
Après sa libération surprise, l’ex-chef de guerre peut-il réussir un incroyable come-back et briguer la présidence en décembre ? Le pouvoir est inquiet. Et l’opposition, embarrassée.
L’esquisse d’un discret sourire, les mains sagement croisées devant lui… Un grand portrait de Jean-Pierre Bemba trône dans le bureau de Fidèle Babala au siège du Mouvement de libération du Congo (MLC), à La Gombe, à Kinshasa. Le secrétaire général adjoint est l’un des rares cadres du parti à être resté « loyal » au « Chairman », détenu durant dix ans à La Haye.
Le smartphone collé à l’oreille pour recevoir les dernières nouvelles de son « ami de longue date », qu’il a rallié pendant la campagne pour la présidentielle de 2006, Babala reconnaît qu’il y a eu ces dernières années « plusieurs vagues de départ » au sein du mouvement.
De fait, tous les caciques du MLC qui avaient été aux côtés de Bemba pendant la rébellion, entre 1998 et 2003, ont quitté le navire : Olivier Kamitatu, José Endundo, Vincent de Paul Lunda Bululu, Delly Sesanga ou encore François Muamba gravitent désormais autour de Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle. Alexis Thambwe-Mwamba, Thomas Luhaka et Omer Egwake ont, eux, rejoint la Majorité présidentielle et occupent des postes ministériels. « Ils ont chacun fait des choix de vie », résume Babala. Le parti, lui, s’en est forcément trouvé affaibli.
Olivier Kamitatu, l’ancienne aile politique
C’est le départ d’Olivier Kamitatu que le MLC a eu le plus de mal à digérer. Il incarnait l’aile politique du mouvement, Bemba gérant la branche militaire. Dans les couloirs du QG du parti, certains l’accusent même d’avoir été un « témoin à charge » devant la CPI. Kamitatu refuse de s’étendre sur cette affaire judiciaire, mais jure qu’il n’a « jamais trahi Bemba », l’homme grâce auquel il est devenu président de l’Assemblée nationale en 2003. Selon lui, si tant de cadres sont partis, c’est parce que le mouvement politico-militaire MLC a peiné à se transformer en un parti politique à part entière. « Ils ont surtout manqué de patience ! » rétorque Babala.
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