[Tribune] Les « deepfakes », arme de désinformation massive

Cette vidéo de Barack Obama traitant son successeur Donald Trump d’idiot face caméra paraît inimaginable. Et elle l’est, en effet. Il s’agit d’un deepfake. Dernière innovation en date dans l’arsenal de désinformation, cette technique utilise l’intelligence artificielle pour modifier les visages et les voix.

Les réseaux sociaux sont dans le collimateur des autorités ivoiriennes. © Timur Emek/AP/SIPA

Les réseaux sociaux sont dans le collimateur des autorités ivoiriennes. © Timur Emek/AP/SIPA

L’avocate camerounaise Julie Owono, directrice exécutive de l’ONG Internet sans frontières. © Alexandre Gouzou pour JA
  • Julie Owono

    Directrice exécutive d’Internet sans frontières, chercheuse au Berkman Klein Center for Internet and Society de l’Université d’Harvard (États-Unis).

Publié le 11 avril 2019 Lecture : 4 minutes.

À l’ère du chaos informationnel, de telles manipulations peuvent avoir des conséquences très graves. Comme souvent pour les outils de désinformation, et particulièrement les plus douteux, celui-ci a d’abord visé les publics les plus vulnérables. En effet, les deepfakes ont à l’origine été testés contre les femmes, à travers des vidéos pornographiques dans lesquelles étaient insérés les visages d’actrices connues, ou de parfaites inconnues victimes de la revanche de leurs ex-partenaires.

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