Fin octobre, le ministère de l’Administration du territoire a donné trois mois au RPG d’Alpha Condé, à l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et à l’UFR de Sidya Touré pour se régulariser et pallier à leurs « manquements ». Lesquels n’entendent pas se plier à cette injonction.
Depuis le début de l’année, les entreprises minières opérant au Sahel subissent les foudres des autorités du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Entre pressions financières et menaces de retrait de permis, ces multinationales doivent s’adapter aux exigences des juntes.
Cadres de l’administration, membres du gouvernement, artistes… Ils sont nombreux à multiplier les actions en faveur du président de la transition qui, s’il s’attelle à enraciner son pouvoir, n’a pas dit formellement s’il comptait briguer la magistrature suprême.
Elle est installée à Conakry, lui à Copenhague, tous deux ont un même cheval de bataille : valoriser les produits et mets traditionnels guinéens – en Guinée comme à l’étranger –, et faire inscrire un plat national au patrimoine mondial de l’Unesco. Peut-être le lafidi…
Jusque-là actionnaire minoritaire de plusieurs sociétés minières en Afrique de l’Ouest, le fondateur de Coris Bank International envisage aujourd’hui de prendre le contrôle de l’une d’entre elles, la britannique Hummingbird Resources.
L’ancien secrétaire général du ministère des Mines a disparu le 17 octobre à Conakry. Sans que l’on sache pour l’instant si cet ex-fonctionnaire reconverti dans le conseil a été enlevé en raison de ses activités professionnelles ou s’il fait les frais de sa proximité supposée avec l’ancien président, Alpha Condé.
Le président de la transition a promu ce 1er novembre plusieurs officiers de l’armée au rang de général, ainsi que lui-même au rang de général d’armée, à l’occasion des 66 ans de l’armée guinéenne.
L’ACTU VUE PAR – Fer de Simandou, transition en Guinée, Francophonie, développement… De retour des assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale à Washington, le ministre guinéen du Plan et de la Coopération a accepté pour Jeune Afrique de revenir sur les grands dossiers qui le concernent.
Après évaluation, les autorités guinéennes ont dissous, suspendu ou mis sous observation des dizaines de formations politiques, dont certaines parmi les plus en vue. La mesure interroge alors que le calendrier électoral n’est pas encore clair.
Dans un rapport, le ministère guinéen de l’Administration du territoire justifie cette mesure par des manquements législatifs desdits partis, lesquels pourraient menacer « l’équilibre social » du pays.
LE JOUR OÙ – Le 19 juillet 2011, des hommes armés tentaient de prendre d’assaut le domicile du président guinéen, depuis renversé. Aujourd’hui Premier ministre, Bah Oury revient pour Jeune Afrique sur cet épisode qui a marqué le début de cinq années d’exil.
En poste de 2015 à 2021, l’ancien ministre d’Alpha Condé est accusé de détournement de fonds publics, d’enrichissement illicite, de blanchiment de capitaux et de corruption d’agents publics.
En Guinée, l’opposition s’organise depuis l’extérieur, tandis qu’une campagne bat son plein à Conakry en vue d’une candidature du chef de la junte à l’élection présidentielle.
Les anciens ministres Mohamed Diané et Rémy Lamah, ou encore l’ex-président de l’Assemblée nationale Amadou Damaro Camara : la Crief devrait bientôt se prononcer sur les cas de ces anciens dignitaires qui risquent la prison. L’ex-Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, lui, est toujours hospitalisé.
Trois mois après l’enlèvement des deux activistes du FDNC, leurs avocats appellent à la mobilisation contre l’impunité. Ils pointent du doigt le silence accablant de certaines organisations comme la Cour pénale internationale, mais également de certains États comme la France.
Le président de la transition a mené des réformes militaires dès son arrivée au pouvoir et renforcé en priorité ses fidèles forces spéciales. Au risque de menacer l’équilibre précaire de l’armée. Plongée dans les secrètes sphères sécuritaires guinéennes.
Trois ans après le coup d’État, à la différence de ses voisins putschistes désormais réunis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), la Guinée a choisi de rester dans le giron de la Cedeao. Une attitude d’ouverture qui tend à rassurer les partenaires internationaux, mais qui ne balaie ni les réserves ni les incertitudes, alors que la transition s’éternise.
Le président de la transition a sommé « tous les ministres en mission à l’étranger de regagner le territoire national toute activité cessante ». Leurs déplacements internationaux sont désormais suspendus, et ce jusqu’au 31 décembre 2024.
Même si les autorités ont annoncé l’ouverture d’enquêtes, les familles des deux activistes ignorent toujours où ils se trouvent, et s’ils sont toujours en vie.
Malgré le ralentissement lié à l’explosion de son principal dépôt de carburant, en décembre 2023, et les incertitudes qui persistent trois ans après le coup d’État de Mamadi Doumbouya, la plupart des indicateurs économiques de la Guinée sont repartis au vert. Une exception pour un pays en transition.
Leaders politiques en exil, militants disparus, médias muselés, appels à manifester restés inaudibles… Le chef de la junte semble gouverner sans contre-pouvoir.
Le leader du Syndicat des professionnels de la presse revient sur la dégradation de la situation des médias en Guinée et sur les tentatives de négociation menées avec l’exécutif pour assurer le pluralisme.
Avec une position clairement dominante sur le marché local de la téléphonie mobile et des concurrents en difficulté, la filiale du groupe français, contrôlée par Sonatel, semble indétrônable. Mais le gouvernement n’a pas dit son dernier mot.
En attendant le référendum constitutionnel, préalable indispensable à la tenue d’une présidentielle en 2025, la pression monte à Conakry, et le pouvoir du président de la transition se raidit.
Malgré un fort potentiel hydroélectrique et d’importantes infrastructures, les délestages sont récurrents sur l’ensemble du territoire, y compris à Conakry, entre les accidents, les incidents techniques et les complexes qui tournent à bas régime. Une situation alarmante qui freine l’économie, alimente la grogne sociale, et explique que Mamadi Doumbouya ait fait du dossier de l’énergie sa priorité.
Après deux ans de débats, la justice guinéenne a rendu son verdict, ce 31 juillet, dans le dossier du massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry. Jeune Afrique analyse les enseignements et la portée de ce procès qualifié d’historique, ainsi que les interrogations qu’il continue de susciter.
Le président du Conseil national de transition (CNT) de Guinée, engagé dans une campagne pour défendre le projet de nouvelle Constitution, se fait aussi l’avocat du bilan de Mamadi Doumbouya. Entretien en vidéo.
À l’issue d’un intense lobbying mené par Conakry, l’Organisation internationale de la francophonie a annoncé la réintégration de la Guinée, trois ans après sa suspension liée au coup d’État de Mamadi Doumbouya.
Le chef de la junte guinéenne avait promis une gouvernance vertueuse. Trois ans plus tard, seuls d’anciens dignitaires sont derrière les barreaux. En revanche, les dossiers de plusieurs ministres et haut commis de l’État nommés depuis le début la transition et qui ont fait l’objet d’enquêtes pour corruption ont été classés sans suite.
Réforme constitutionnelle, organisation des élections, éventuelle candidature de Mamadi Doumbouya à la présidentielle… François Soudan revient, au micro de RFI, sur les défis auxquels la Guinée est confrontée, trois ans après le coup d’État. Un dossier à retrouver dans le numéro de Jeune Afrique d’octobre.