Banane : « Les perspectives sont bonnes pour les exportateurs ouest-africains »

Denis Loeillet, responsable de l’observatoire des marchés au Cirad, analyse pour « Jeune Afrique » les perspectives d’évolution de la filière banane.

Denis Loeillet est chercheur au Cirad. DR

Denis Loeillet est chercheur au Cirad. DR

Publié le 24 mars 2015 Lecture : 1 minute.

« Pour l’instant, tout va bien. » C’est en résumé ce que disent aujourd’hui les professionnels des filières de production et d’importation de bananes. En effet, même si les situations peuvent différer d’un fournisseur à l’autre, la situation en Europe et aux États-Unis est plutôt favorable. La consommation progresse dans l’Union européenne de manière importante (+ 6 % en 2014 selon les premiers chiffres provisoires).

Elle a même battu un nouveau record absolu avec plus de 5,6 millions de tonnes, soit une progression en seulement deux ans de plus d’un demi-million de tonnes. L’importation (+ 6 % entre 2013 et 2014) comme la production européenne (+ 8 %) profitent de cette tendance haussière. Dans le groupe des fournisseurs extra-européens, les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) enregistrent de moins bons résultats que le marché.

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JA2828p131 info BananeEn effet, ceux-ci ne progressent que de 2 %. La situation des trois grands fournisseurs d’Afrique de l’Ouest est différente. Le Ghana, le « petit poucet », progresse certes de 9 % par rapport à 2013 mais a connu une année très délicate côté production. Le Cameroun (- 3 %) atteint un nouveau point haut à 257 000 tonnes. Enfin, la Côte d’Ivoire confirme, quasiment à la tonne près, son meilleur niveau à 253 000 tonnes malgré les terribles inondations de l’été dans la région du Niéky, où 1 000 hectares ont été submergés par les eaux.

Si l’on exclut les potentiels dégâts climatiques ou agitations sociales, les perspectives sont très bonnes pour l’exportation de la zone Afrique de l’Ouest. La baisse de l’euro face au dollar protège en partie l’Europe d’un afflux de la « banane dollar » et profite à ceux qui produisent plutôt en euro. À court terme, le défi est de consolider les volumes à ces niveaux très élevés et de défendre le niveau de valeur ajoutée. La tâche est rude !

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