Réda Hamiani

Président du Forum des chefs d’entreprise algériens

Publié le 16 juillet 2007 Lecture : 2 minutes.

Ancien ministre des PME-PMI, Réda Hamiani, natif de Mostaganem, préside le Forum des chefs d’entreprise algériens (FCE) depuis le mois de février. Les 27 et 28 juin, il était à Paris dans le cadre d’une rencontre avec le Medef, l’organisation patronale française.

Jeune Afrique : Les relations économiques franco-algériennes ?
Réda Hamiani : Elles sont excellentes, mais nous souhaiterions qu’elles soient moins dépendantes du contexte politique. Le caractère souvent très passionnel de celui-ci ne contribue pas à une amélioration du climat des affaires et a même parfois un impact négatif.

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Le principal obstacle à l’investissement ?
La lenteur des réformes. Depuis vingt ans, il y a eu des privatisations, d’importantes restructurations, un programme d’ajustement structurel, mais les autorités ont choisi de procéder avec prudence, afin d’atténuer les conséquences sociales de cette libéralisation. Le processus est pourtant irréversible. On ne reviendra ni sur la liberté du commerce, ni sur celle des transferts monétaires, ni sur celle des prix. Les autorités souhaitent aujourd’hui accélérer le rythme des réformes, mais les administrations ont pris de mauvaises habitudes et suivent difficilement.

Comment diversifier les investissements français ?
En renforçant le tissu des PME-PMI, qui, à côté des grands groupes, apportent de la valeur ajoutée et des investissements de qualité. Mais elles sont très mal informées des évolutions en cours en Algérie. Le secteur bancaire est, par exemple, en pleine privatisation, de nouvelles règles sont adoptées, mais nous négligeons d’en informer nos partenaires. Même chose pour la fiscalité appliquée au secteur des call centers, qui a été sensiblement allégée sans que personne ne le sache.

L’Algérie dispose-t-elle d’avantages comparatifs face à ses voisins ?
Oui, l’importance de son marché, dopé par la démographie. 70 % des Algériens ayant moins de 30 ans, l’économie est tournée vers la consommation et la satisfaction des besoins essentiels. Deux moteurs qui bénéficient d’une conjoncture favorable puisque la croissance est de retour et que le gouvernement a remboursé sa dette extérieure. Beaucoup d’argent est consacré à la réalisation d’infrastructures, notamment dans les transports et le BTP. Mais nous manquons de l’expertise nécessaire, d’où la multiplication des partenaires étrangers et l’arrivée des Turcs, des Indiens et des Chinois.

À quels partenaires étrangers cette croissance profite-t-elle le plus ?
Aux Chinois. Ils nous inondent d’articles bas de gamme très appréciés des populations les plus pauvres, mais qui ruinent l’industrie locale. Cette dérive nous inquiète. Soit les investissements en provenance d’Europe augmentent et l’Algérie connaîtra un modèle de développement à la tunisienne, soit notre économie deviendra un grand bazar.

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