Najib Gouia

Organisateur de la régate La Route d’Elissa

Publié le 16 juillet 2007 Lecture : 3 minutes.

Producteur de télévision, Najib Gouia est l’organisateur de La Route d’Elissa (du nom de la fondatrice de Carthage), un événement nautique qui s’attache à promouvoir la Tunisie en tant que pays maritime. En attendant la troisième édition de cette course à la voile exclusivement féminine, ce passionné de la mer travaille d’ores et déjà à l’organisation d’une autre régate, qui reliera, cette fois-ci, Carthage à Carthagène, en Espagne sur les traces d’Hannibal.

Jeune Afrique : Qu’est-ce qui a bien pu mener un professionnel de la télévision comme vous vers les sports nautiques ?
Najib Gouia : C’est en préparant une série d’émissions télévisées sur la mer que je me suis aperçu de l’importance des événements nautiques. J’ai souvent remarqué qu’entre deux pays qui ont la même exposition littorale, les mêmes rapports à la mer et des infrastructures équivalentes, l’un se distingue comme un pays maritime et pas l’autre, faute de communication.
Quels sont les arguments de la Tunisie pour convaincre de sa vocation maritime ?
L’Histoire est le premier argument. Carthage est l’une des trois grandes citées maritimes de l’Histoire et la relation de la Tunisie avec la mer a commencé avec la fondation de cette ville. Depuis, la Méditerranée s’est imposée comme une réelle source d’inspiration. Les anciens sites portuaires comme Carthage, Hadrumète [Sousse], Ruspina [Monastir] ou Mahdia, les vestiges de Clypea, l’actuelle ville de Kélibia, de Missua, où se trouve la localité de Sidi Daoud, face aux îlots de Zembra et Zembretta, témoignent de nos relations ancestrales avec la mer.
Mais l’histoire maritime de la Tunisie ne peut suffire à attirer les professionnels de la mer
Nous disposons aussi d’infrastructures. Les ports de Tabarka, Bizerte, Sidi Bou-Saïd, Yasmine Hammamet, Kantaoui ou Monastir n’ont rien à envier à ceux de la rive nord de la Méditerranée, que ce soit au niveau de la modernité des équipements ou des services proposés. Il suffit de communiquer d’une manière originale, en valorisant la passion de la mer, les rencontres, l’aventure. La beauté de nos rivages fera le reste.
Vous préparez actuellement la troisième édition de La Route d’Elissa. Quel a été l’impact médiatique des deux premières ?
La Route d’Elissa a permis de véhiculer des messages forts sur la relation de la Tunisie avec la mer. L’idée de transposer une célèbre légende dans une course féminine, de rouvrir la route de la Méditerranée orientale et d’inviter des navigatrices de renom sur les traces de la fondatrice de Carthage a suscité l’attention de plusieurs chaînes de télévision, qui ont couvert la course. Sans parler des deux cents articles de presse qui ont relaté l’événement.
Vous envisagez d’organiser une autre course, qui portera, elle aussi, le nom d’une figure emblématique de l’Histoire tunisienne
Avec l’organisation de La Route d’Elissa, nous avons tracé un sillage. Nous préparons une autre course transméditerranéenne : le Trophée Hannibal, qui, pour sa première édition, relira Carthage à Carthagène. Les textes anciens relatent les faits et les prouesses de ce stratège, qui, il y a deux mille ans, sillonnait toute la Méditerranée. Au-delà du mythe, l’image de ce grand personnage de l’histoire de la Tunisie mérite lui aussi d’être transposée.
Vous dites souvent qu’il faut « ramener la Méditerranée à la mer »
On parle souvent de la Méditerranée dans les sommets, les rencontres, les colloques ou les festivals. C’est bien, mais il faut d’abord y naviguer ! Il faut célébrer cette prestigieuse mer par la navigation. J’aime beaucoup cette citation phénicienne qui dit qu’« aller sur l’eau, c’est déjà savoir ».

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