Les nigérianes lèvent des fonds

Publié le 16 juillet 2007 Lecture : 2 minutes.

Sept cent cinquante millions de dollars : c’est la somme – astronomique – que la banque nigériane Guaranty Trust Bank entend lever à la Bourse de Londres d’ici à fin juillet. Elle le fera sous la forme d’émission de Global Depository Receipts (GDR), des titres de propriété donnant droit à des actions d’une société étrangère : 500 millions de dollars sont réservés aux investisseurs internationaux, le solde ira à des Nigérians. L’opération est une première, aucune banque africaine n’étant à ce jour inscrite sur le London Stock Exchange. C’est aussi une nouvelle preuve de l’impressionnant dynamisme des établissements financiers nigérians, initié en 2004 par la décision des autorités monétaires du pays d’augmenter le capital requis pour exercer. Depuis, les millions affluent.

En avril, un consortium mené par le capital-investisseur grec Vectis Capital a investi 161 millions de dollars sur Intercontinental Bank. Au même moment, Oceanic Bank a levé environ 500 millions de dollars à Lagos. Début juin, le capital-investisseur britannique Actis est rentré dans le capital de Diamond Bank pour 134 millions de dollars, tandis que First Bank tentait de lever environ 800 millions de dollars sur le marché local. « Toutes les banques nigérianes veulent dépasser le cap du milliard de dollars de capital afin d’obtenir une partie de la gestion des réserves pétrolières du pays », explique Jonathan Chew, gérant à Imara Group. Pour le reste, « les banques achèteront des obligations gouvernementales ou garderont tout cela en cash ». Certaines d’entre elles pourraient également accélérer leur développement à l’extérieur car, pour l’instant, rares sont les établissements nigérians à sortir de chez eux. « L’enjeu est désormais de sortir de la sphère anglophone pour entrer dans la zone CFA, notamment parce que cela constitue une évolution naturelle », explique un consultant français. Jonathan Chew reste circonspect : « Les banques nigérianes ne prêtent qu’aux entreprises pétrolières offshore et elles n’ont pas de maîtrise en matière de prêts. »

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De fait, si leur expertise dans le secteur pétrolier n’est plus à démontrer avec une bonne gestion du risque, elles ont en revanche du mal à s’implanter dans d’autres pays – plus petits et non pétroliers – et à proposer une gamme étendue de produits bancaires. D’autres banques africaines ont, de ce point de vue, pris une longueur d’avance. Le groupe Bank of Africa vient d’ajouter la Tanzanie à la liste des pays dans lesquels il est présent (lire ci-contre), tandis qu’Ecobank a acquis tout récemment 90 % du capital de la Banque de commerce, de développement et d’industrie au Rwanda. De quoi distancer les mastodontes nigérians.

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