Orange convoite l’Afrique du Sud et le Nigeria, bastions africains de son rival MTN
Toujours intéressé par l’Éthiopie, Stéphane Richard envisage également une acquisition stratégique dans les grandes économies du continent. Quitte à opérer un rapprochement avec MTN ?
Le groupe de télécommunications Orange, présent dans dix-huit marchés africains, est intéressé par une acquisition stratégique en Afrique du Sud ou au Nigeria en vue de booster sa croissance sur le continent. C’est ce qu’a confié son PDG, Stéphane Richard, dans une interview donnée dimanche 14 juin au quotidien français Les Echos, au lendemain du remaniement d’une partie de son comité exécutif.
Être « plus offensifs »
« Ces dernières années, Orange a surtout fait de la croissance organique. Nous devons être plus offensifs », estime le dirigeant de 59 ans. Interrogé sur la réactivation de potentielles discussions avec son concurrent sud-africain MTN qu’il aurait tenté d’acheter il y a quelques années, celui qui dirige le groupe depuis 2001 refuse de commenter, concédant que « cela pourrait faire sens pour Orange d’avoir une assise géographique africaine plus importante qu’aujourd’hui et d’être présent dans les grandes économies que sont le Nigeria et l’Afrique du Sud », deux marchés importants pour MTN.
« Si l’on estime qu’il y a des choses à faire, c’est plutôt un calendrier de quelques mois que de quelques années que j’ai en tête », a ainsi confié Stéphane Richard.
L’Afrique, première zone de croissance
Début janvier déjà, alors qu’il inaugurait le nouveau quartier général d’Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA) à Casablanca, le patron français avait fait part de ses ambitions d’expansion géographique en Afrique, un continent qui tire fortement la croissance du groupe – 6 % par an en moyenne – et qui, selon ses objectifs, devrait représenter 20 % de ses revenus en 2025.
Outre les marchés nigérian et sud-africain, Orange est également en course pour l’acquisition d’une licence en Éthiopie ainsi que candidat au rachat d’une part majoritaire dans l’opérateur historique local, Ethio Telecom. Perplexe quant à la capacité du pays à libéraliser rapidement son secteur des télécoms, Stéphane Richard semble donc prêt à jouer sur plusieurs tableaux.
Une IPO à venir ?
L’entrée d’Orange au Nigeria ou en Afrique du Sud pourrait enfin justifier la cotation en bourse de la branche OMEA – dirigée par le Sénégalo-Malien Alioune Ndiaye – que Stéphane Richard conditionne à un projet « lisible » sur le continent.
En Afrique du Sud, Orange s’implanterait dans un marché de 96 millions d’abonnés, partagé entre Vodacom, MTN et Cell C et estimé à 194 milliards de rands en 2019 (près de 10 milliards d’euros), en croissance de 3,6 % par rapport à 2018, selon les estimations du régulateur.
Au Nigeria, le marché des télécoms comptabilise 184,7 millions d’abonnés en 2019, et se partage entre quatre acteurs : Airtel, 9mobile, Globacom et MTN.
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