Violences policières : 145 000 euros versés par la France à la famille d’une victime
Les proches de Lamine Dieng, un Franco-Sénégalais de 25 ans décédé en 2007 après une arrestation musclée à Paris, évoquent une « victoire » contre « un déni de justice ».
La justice française avait débouté les proches du jeune homme et ceux-ci avaient introduit une requête devant la CEDH en décembre 2017.
Mais la cour de Strasbourg n’a pas eu à se pencher sur le fond de l’affaire: les parties ont en effet trouvé entre-temps un accord amiable, entériné le 14 mai, qui solde toute poursuite dans cette affaire.
« La Cour a reçu la déclaration de règlement amiable en vertu de laquelle les requérants acceptaient de renoncer à toute autre prétention à l’encontre de la France à propos des faits à l’origine de cette requête, le Gouvernement s’étant engagé à leur verser la somme reproduite dans le tableau joint en annexe », soit 145.000 euros, note la CEDH.
« La Cour prend acte de l’accord intervenu entre les parties. Elle considère que cet accord repose sur le respect des droits de l’homme garantis par la Convention et ses protocoles et ne voit pas de raison qui exigerait qu’elle poursuive l’examen de la requête concernée », poursuit l’instance européenne.
Appel à manifester à Paris ce samedi
La famille de Lamine Dieng se réjouit de ce règlement, qui constitue pour elle « une victoire ». « Nous avons vécu treize années de combat contre le déni de justice, face à une institution qui nous a systématiquement refusé un procès pour les responsables de la mort de notre fils, frère, oncle », souligne dans un communiqué la famille de la victime, par la voix de sa soeur Ramata Dieng.
Celle-ci, déçue par la position du Président Emmanuel Macron sur le sujet des violences policières, a appelé à manifester samedi après-midi à Paris, « place de la République, à 13H12, pour une marche autour du quartier de Ménilmontant où habite notre famille ».
Lamine Dieng est décédé le 17 juin 2007 au petit matin dans un car de police après avoir été immobilisé et pressé au sol alors qu’il résistait à son arrestation dans le quartier populaire parisien de Ménilmontant.
Depuis plusieurs années, le comité « Vérité et justice pour Lamine Dieng » et le collectif « Vies volées » réclament également l’interdiction de la « clé d’étranglement », une technique policière décriée.
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