Hitler échappe à un attentat

Publié le 16 juillet 2007 Lecture : 3 minutes.

La bombe, les complicités au sein du quartier général du chancelier et le soutien de proches collaborateurs du dictateur, tout était minutieusement préparé pour que la conspiration destinée à débarrasser le monde d’Adolf Hitler et baptisée « opération Walkyrie » aboutisse.
À l’aube de ce jeudi 20 juillet 1944, Claus Schenk von Stauffenberg, grand mutilé de la campagne de Tunisie (il y perdit un il et une main), chef d’état-major de l’armée de réserve, quitte son appartement de Berlin-Nikolasse et prend l’avion en compagnie de son aide de camp, le lieutenant-colonel von Haeften. Dans la mallette de von Stauffenberg, la bombe qui devait servir à tuer Hitler. De fabrication anglaise, l’engin est muni d’un détonateur à retardement. Aussitôt arrivé à Rastenburg, dans l’est de la Prusse orientale (aujourd’hui Ketrzyn en Pologne), von Stauffenberg rejoint la Wolfsschanze (la Tanière du loup), quartier général du chancelier allemand. L’y attend le chef des transmissions du QG, le général Fellgiebel, également impliqué dans le complot. Celui-ci est chargé de neutraliser les réseaux de communication et de couper la Tanière du loup du reste du monde une fois le forfait accompli. Peu avant 12 h 30, von Stauffenberg brise la capsule d’acide censée ronger le fil détonateur de l’engin explosif avant de se diriger vers la salle des cartes, où se trouvaient déjà vingt-quatre hauts gradés de l’armée, à l’exception de Himmler, Goering et Ribbentrop. En raison de la chaleur de l’été, la conférence se tiendra dans un chalet en bois au lieu d’un bunker en béton. Ce changement de dernière minute contribuera à sauver Hitler de la mort.
Le dos à la porte, le chancelier écoute attentivement l’exposé que fait l’adjoint du chef d’état-major, le général Heusinger, à propos de la situation sur le front de l’Est. Von Stauffenberg se place à l’extrémité de la salle et pose sa mallette piégée aux pieds du Führer. Puis, il prend congé de l’assistance en murmurant à son voisin de table : « J’ai un coup de téléphone à donner » Personne ne prête attention au manège de von Stauffenberg. Une fois à l’extérieur, celui-ci allume une cigarette et attend le moment fatidique.
Mais un événement inattendu va contrecarrer ses plans. Vraisemblablement gêné par la présence de la serviette, le colonel Heinz Brandt, totalement étranger au complot, décide de la déplacer, l’éloignant ainsi du chancelier. Pendant ce temps-là, Heusinger continue de dérouler son exposé. « Si le groupe d’armée du lac Peïpous n’est pas enfin retiré maintenant, nous subirons une catastrophe » À peine le mot « catastrophe » est-il lâché que la bombe explose dans un fracas assourdissant. Le toit de la salle est soufflé, des corps humains et des débris de bois et de ferraille sont projetés à plusieurs mètres à la ronde. Il est 12 h 42.

Fellgiebel téléphone à Berlin pour annoncer que l’opération a réussi. Von Stauffenberg et von Haeften quittent les lieux pour se rendre dans la capitale. Sur leur passage, ils constatent les dégâts provoqués par l’explosion. Pourtant, le Führer est presque indemne. Choqué mais conscient, le chancelier allemand s’en sort avec quelques blessures légères au bras droit. À 18 h 30, la radio annonce que le Führer vient d’échapper à un attentat. À 1 heure du matin, il parle enfin sur les ondes. Fou de rage, il fustige d’un ton martial ceux qui ont attenté à sa vie. « Une petite clique d’officiers à la fois ambitieux, irréfléchis, stupides et insensés, a ourdi un complot pour m’éliminer », fulmine-t-il. Le complot avorté, les sort des conjurés sera scellé dans les heures à venir.
Le général Fromm, commandant en chef de l’armée de réserve, également suspecté (il sera plus tard exécuté), improvise une cour martiale pour condamner à mort les conspirateurs. Von Stauffenberg, le général Olbricht, von Haeften et le colonel von Quirnheim seront fusillés la nuit même dans la cour du ministère de la Guerre. Commence alors une terrible chasse aux conjurés, qui s’achèvera par l’exécution, au terme de procès expéditifs, de 5 000 à 7 000 personnes.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires