Au Maroc, les procès à répétition de sa famille embarrassent l’islamiste Ahmed Raissouni

« On ne choisit pas sa famille » (5/5). Après sa nièce, la journaliste Hajar Raissouni, poursuivie pour avortement illégal, le président de l’Union internationale des oulémas est à nouveau dans l’embarras avec l’arrestation de son frère Souleiman dans le cadre d’une affaire de mœurs.

Le journaliste marocain Souleiman Raissouni et sa nièce Hajar, lors de la libération de cette dernière, le 16 octobre 2019.

Le journaliste marocain Souleiman Raissouni et sa nièce Hajar, lors de la libération de cette dernière, le 16 octobre 2019.

fahhd iraqi

Publié le 26 juin 2020 Lecture : 3 minutes.

Ouyahia, Saied, Makhlouf, Raissouni, Al Thani… Notre série. © Jeune Afrique
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Série : « On ne choisit pas sa famille »

Frères bavards, cousins embarrassants, neveux remuants… Difficile quand on est un homme de pouvoir de composer avec certains membres peu délicats au sein même de sa famille, qui n’hésitent pas à laver leur linge sale en public. Ouyahia, Saied, Makhlouf, Raissouni, Al Thani… D’Alger à Doha, « on ne choisit pas sa famille »

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Arrêté le 22 mai, Souleiman Raissouni attend son procès avec inquiétude dans sa cellule de la prison d’Oukacha, à Casablanca. Le rédacteur en chef du quotidien Akhbar al-Yaoum risque gros. « Une condamnation pour attentat à la pudeur avec violence et séquestration peut aller jusqu’à dix ans de prison ferme », note un juriste.

Les faits présumés reprochés au journaliste de 48 ans remontent à fin 2018, alors que son épouse travaillait sur un documentaire traitant de la communauté LGBT au Maroc. Un des collaborateurs de ce projet accuse alors Souleiman Raissouni de « lui avoir sauté dessus » et d’avoir « profité de sa faiblesse et de sa santé morale pour assouvir ses désirs sexuels. »

Parmi les défenseurs des droits de l’Homme, certains voient dans cette affaire une instrumentalisation destinée à faire taire ce journaliste expérimenté qui a pris le relais de Taoufik Bouâchrine à la tête d’un journal qui dérange, après que celui-ci a écopé d’une peine de douze ans de réclusion criminelle pour « abus de pouvoir à des fins sexuelles », entre autres.

« Avortement illégal »

Dans le comité de soutien à Souleiman Raissouni, on trouve sa propre nièce. Hajar Raissouni est devenue une égérie des libertés individuelles après une interruption volontaire de grossesse (IVG), à quelques semaines de son mariage. Fin août 2019, cette journaliste de 29 ans – qui débute alors sa carrière au sein de la rédaction dirigée par son oncle – est arrêtée et poursuivie pour « relations sexuelles hors mariage » et « avortement illégal ».

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