Au Maroc, les procès à répétition de sa famille embarrassent l’islamiste Ahmed Raissouni
« On ne choisit pas sa famille » (5/5). Après sa nièce, la journaliste Hajar Raissouni, poursuivie pour avortement illégal, le président de l’Union internationale des oulémas est à nouveau dans l’embarras avec l’arrestation de son frère Souleiman dans le cadre d’une affaire de mœurs.
Série : « On ne choisit pas sa famille »
Frères bavards, cousins embarrassants, neveux remuants… Difficile quand on est un homme de pouvoir de composer avec certains membres peu délicats au sein même de sa famille, qui n’hésitent pas à laver leur linge sale en public. Ouyahia, Saied, Makhlouf, Raissouni, Al Thani… D’Alger à Doha, « on ne choisit pas sa famille »
Arrêté le 22 mai, Souleiman Raissouni attend son procès avec inquiétude dans sa cellule de la prison d’Oukacha, à Casablanca. Le rédacteur en chef du quotidien Akhbar al-Yaoum risque gros. « Une condamnation pour attentat à la pudeur avec violence et séquestration peut aller jusqu’à dix ans de prison ferme », note un juriste.
Les faits présumés reprochés au journaliste de 48 ans remontent à fin 2018, alors que son épouse travaillait sur un documentaire traitant de la communauté LGBT au Maroc. Un des collaborateurs de ce projet accuse alors Souleiman Raissouni de « lui avoir sauté dessus » et d’avoir « profité de sa faiblesse et de sa santé morale pour assouvir ses désirs sexuels. »
Parmi les défenseurs des droits de l’Homme, certains voient dans cette affaire une instrumentalisation destinée à faire taire ce journaliste expérimenté qui a pris le relais de Taoufik Bouâchrine à la tête d’un journal qui dérange, après que celui-ci a écopé d’une peine de douze ans de réclusion criminelle pour « abus de pouvoir à des fins sexuelles », entre autres.
« Avortement illégal »
Dans le comité de soutien à Souleiman Raissouni, on trouve sa propre nièce. Hajar Raissouni est devenue une égérie des libertés individuelles après une interruption volontaire de grossesse (IVG), à quelques semaines de son mariage. Fin août 2019, cette journaliste de 29 ans – qui débute alors sa carrière au sein de la rédaction dirigée par son oncle – est arrêtée et poursuivie pour « relations sexuelles hors mariage » et « avortement illégal ».
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Série : « On ne choisit pas sa famille »
Frères bavards, cousins embarrassants, neveux remuants… Difficile quand on est un homme de pouvoir de composer avec certains membres peu délicats au sein même de sa famille, qui n’hésitent pas à laver leur linge sale en public. Ouyahia, Saied, Makhlouf, Raissouni, Al Thani… D’Alger à Doha, « on ne choisit pas sa famille »
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