Comptes et mécomptes

Si les pays de l’OCDE disposent de statistiques fiables, les pétromonarchies, elles, rechignent à chiffrer leurs investissements à l’étranger.

Publié le 16 juillet 2007 Lecture : 2 minutes.

Avec la seconde vague de pétrodollars, les investisseurs des pays du Golfe défraient régulièrement la chronique, achetant tout et n’importe quoi à l’étranger, de l’immobilier aux supermarchés en passant par les hôtels, les musées et les chevaux. Mais, comme lors de la précédente vague (1973-1980), on ne trouvera pas de statistiques fiables sur le montant global de ces placements. Ils font la une des médias un jour, pour disparaître ensuite. On ne sait plus ce qu’ils deviennent, ni ce qu’ils rapportent. Ce qui est sûr, c’est que lorsqu’un investisseur arabe achète quelque chose d’important ou prend une participation conséquente dans le capital d’une entreprise occidentale, ses agents s’empressent d’indiquer que son rôle se limite à apporter les capitaux sans interférence dans la gestion. De fait, l’entreprise contrôlée ou achetée continue à être gérée par les mêmes dirigeants, ou presque.
Contrairement aux pétromonarchies du Golfe, les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) disposent de statistiques qu’ils acceptent de longue date de regrouper. L’OCDE vient ainsi de publier un rapport sur les récipiendaires des investissements directs étrangers (IDE), mais aussi sur ceux qui les effectuent*. Ce rapport dresse le bilan de dix ans d’IDE, ce qui gomme les variations annuelles. De 1997 à 2006, les pays de l’OCDE ont investi à l’étranger 8 078 milliards de dollars, dont 8 000 milliards pour les vingt premiers pays. Près de 85 % de ce montant est allé aux pays de l’OCDE, le reste aux pays en développement. Ces derniers, qui comprennent notamment la Russie, la Chine, Taiwan, le Brésil, l’Afrique du Sud et les pays du Golfe, auraient investi, selon une estimation de la Cnuced, quelque 1 500 milliards de dollars, soit 13 % du total mondial à la fin de 2005.
Le plus gros investisseur à l’étranger n’est autre que la première puissance économique mondiale, les États-Unis. En dix ans, ils ont investi ou réinvesti 1 580 milliards de dollars, 50 % de plus que le Royaume-Uni et trois fois plus que l’Allemagne. Le rapport de l’OCDE montre que certains grands pays sont de piètres investisseurs à l’étranger, comme le Japon, la Suisse ou l’Italie. Au contraire de l’Espagne, qui se classe au septième rang mondial sur la période 1997-2006. La péninsule Ibérique prend désormais plus de risques que les autres. En 2006, elle s’est hissée à la troisième place, avec 90 milliards de dollars d’IDE sortant (deux fois plus qu’en 2005), derrière la France (115 milliards) et les États-Unis (249 milliards). Selon les tendances de l’OCDE, les pays en développement désireux d’attirer des IDE devraient aussi miser sur ces nouveaux investisseurs que sont l’Espagne, l’Irlande ou la Corée du Sud.

* « Trends and Recent Developments in Foreign Direct Investment », OCDE, Paris, juin 2007, 27 pages.

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