Vingt-deux mille Congolais expulsés
Certains s’y sont installés pour fuir la guerre. D’autres y ont trouvé du travail, dans les mines ou le commerce. Luanda a décidé de les reconduire dans leur pays manu militari. Plus de 22 000 personnes se trouvent, depuis le 25 mai, dans une situation sanitaire préoccupante. L’ONU a déjà recensé cinq décès, et de nombreux déplacés ont été victimes de mauvais traitements imputés aux soldats angolais. Des femmes auraient été violées. Quant aux organisations humanitaires, elles craignent une aggravation de la situation dans les camps de fortune où s’entassent ces populations. Selon les témoignages, le scénario était partout le même. Les Congolais, dont certains disposaient de papiers en règle, ont été interpellés, parfois battus, et conduits par des soldats jusqu’aux postes de douane, avant d’être renvoyés de l’autre côté de la longue frontière qui sépare les régions congolaises du Bandundu, des deux Kasaïs et du Bas-Congo du nord diamantifère de l’Angola.
Pour justifier l’éloignement des étrangers, le gouvernement angolais brandit la nécessité de recenser la population. Cette opération est planifiée dans la perspective des législatives, qui se tiendront le 5 et le 6 septembre prochain, les premières élections depuis la fin de la guerre civile en 2002.
Mais ce n’est pas la première fois que les ressortissants de l’ex-Zaïre sont déclarés persona non grata par Luanda. Selon des ONG, 200 000 Congolais ont été expulsés par vagues successives, entre 2003 et 2007, de cette zone dont le tracé de la frontière fait toujours l’objet de litiges entre Kinshasa et Luanda.
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