Record de capitaux privés en 2007

Les entreprises et les investisseurs internationaux ont versé près de 60 milliards de dollars à l’Afrique subsaharienne l’année dernière.

Publié le 16 juin 2008 Lecture : 2 minutes.

Lancé le 10 juin au Cap, en Afrique du Sud, le rapport de la Banque mondiale sur le financement du développement dans le monde(*) révèle que les flux de capitaux privés vers l’Afrique subsaharienne (ASS) ont atteint 56,6 milliards de dollars (nets de remboursements) en 2007, contre 40,1 milliards l’année précédente. Ce bond de 40 % s’explique, selon Uri Dadush, directeur du département du commerce international à la Banque mondiale, par la bonne tenue de la croissance économique dans cette région du monde.
À la surprise générale, et malgré les turbulences financières et la cherté des denrées alimentaires et de l’énergie, le produit intérieur brut de l’Afrique subsaharienne s’est accru de 6,1 % en 2007, contre 3,7 % pour le PIB mondial. Ce « formidable essor » aiguise l’appétit des hommes d’affaires et donne confiance aux banquiers. Ainsi, les investissements directs étrangers (qui s’injectent dans les projets) ont bondi de 17,1 milliards en 2006 à 25,3 milliards en 2007 (+ 48 %) et les prêts nets privés de 7,9 à 21,1 milliards (+ 167 %). Parmi les grandes opérations de l’année 2007, signalons la prise de participation de la banque chinoise ICBC dans le capital de la Standard Bank d’Afrique du Sud (20 % pour 5,5 milliards de dollars) et les deux emprunts obligataires du Gabon (1 milliard) et du Ghana (750 millions).
L’importance de ces flux privés révèle l’extrême faiblesse des flux publics : prêts et dons au titre de l’aide au développement et des projets. Mesurés également en termes nets, les flux publics n’ont atteint que 1,5 milliard de dollars, représentant cependant une « nette amélioration » par rapport à 2006 et 2005, quand ils étaient purement négatifs (- 2,6 milliards de dollars et – 1,1 milliard). Ce qui signifie que les pays africains remboursent plus qu’ils ne reçoivent des bailleurs de fonds publics, et cela concerne notamment le FMI (qui a encaissé 200 millions de dollars nets en 2007, deux fois plus qu’en 2006). Outre ces flux officiels de capitaux publics et privés, qui ont totalisé 58,1 milliards de dollars en 2007, la Banque mondiale suit les autres flux émanant des travailleurs africains à l’étranger. Hors secteur informel, ils sont eux aussi en progression : 10,8 milliards en 2007, deux fois plus qu’en 2002. Pour l’avenir, les perspectives demeureront globalement positives. Le moteur de la croissance en Afrique gagne plus qu’il ne perd de la hausse des prix des matières premières (pétrole et gaz, phosphates, bois et minerais). Le PIB devrait croître de 6,3 % en 2008, avec en moyenne 8 % dans les pays pétroliers, le champion étant l’Angola (+ 25,4 %).

* Global Development Finance 2008, the Role of International Banking, 250 pages, 55 dollars.

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